Dans la plus part des lycées publics qui ont reçu les admis au DEF, le problème le plus sérieux reste l’insuffisance notoire de salles de classe. Le décongestionnement urgent des effectifs est obligatoire pour un déroulement normal des cours cette année.
Au Mali, le ministère de l’Education nationale a publié fin octobre 2023, la liste de l’orientation des admis du DEF 2023. Contrairement aux années passées, la Commission en charge de l’orientation des élèves dans les ordres d’enseignement secondaire, a fait un travail qui n’a pas du tout plu ni aux parents d’élèves ni aux promoteurs des écoles privées encore moins aux lycées et leurs enseignants.
Selon nos constats, des centaines d’élèves sont orientés dans plusieurs lycées publics qui n’ont pas la capacité de les accueillir. Autrement dit, il y a un manque criard de salles de classes dans les lycées d’accueils à tel enseigne que les classes ne peuvent plus contenir les élèves. Dans les lycées publics qui débordaient l’année dernière, un grand nombre des admis de cette année leur a été déversé comme pour dire qu’il y ait classes ou pas, ce n’est pas le problème du département de l’Education.
A titre d’exemple, comment peut-on comprendre que le lycée public de Kalabancoro qui n’a un nombre très restreint de salles de classe avec un effectif pléthorique, ait reçu encore des centaines de nouveaux élèves ? Le département de l’Education sait très bien que cet établissement a une faible capacité d’accueil mais continue à y déverser chaque année des admis aux DEF.
« Toutes les classes sont bourrées, les élèves sont assis à trois voir quatre par table-banc et il n’y a plus où placer un autre. Certains s’arrêtent même à la fenêtre », déplore un enseignant du lycée public de Kalaban. « Au nom de quoi, doit-on accepter d’envoyer des élèves dans un tel lycée ? », a-t-il poursuivit avec désespoir.
Pour la rentrée 2023-2024, ce lycée se retrouve avec un effectif qu’il n’a jamais accueilli. L’année dernière, ledit lycée avait 1800 élèves. Chose qui ne sera pas sans conséquences sur le niveau des élèves. Inutile de rappeler qu’avec un effectif pléthorique (du jamais vu) que les enseignants puissent dispenser les cours et de procéder à des évaluations.
La situation chaotique a contraint les académies de concert avec les responsables de lycées à adopter la double vacation. C’est-à-dire un premier lot d’élèves suivent les cours le matin avant de céder leurs classes au second dans l’après midi (de midi à 18h). Ce qui sous entend que les classes qui s’adonneront à cette pratique n’auront plus à faire le nombre d’heures exigés par l’Unesco.
Cette inquiétude à pousser l’Association des écoles privées du Mali à interpeller les autorités sur la possible baisse du niveau des élèves. Dans la même veine, des parents d’élèves expriment leur colère sur la double vacation qui prouve que les autorités préfèrent jouer sur le volet argent que sur le niveau des élèves.
Cette politique du département de l’Education est de nature à interpeller les parents d’élèves sur la responsabilité du département à dire clairement la vérité aux plus hautes autorités, à leur dire que les lycées publics ne peuvent plus être des dépotoirs pour les élèves.
Si les autorités pour des raisons financières affirment qu’elles ne peuvent plus envoyés les élèves dans les structures privées, qu’elles prennent très rapidement des dispositions pour la construction des salles. Mais en attendant il faut réfléchir sur comment désengorger les lycées en ces débuts de cours.
Dans pratiquement tous les lycées publics de Bamako, l’extension (la construction des classes et autres commodités) est devenue une nécessité si c’est désormais l’option d’envoyer en priorité les admis au DEF dans les établissements publics.
L’Etat devrait vraiment revoir la situation des établissements secondaires pour éviter des situations indésirables dans les lycées.
Djibril Diallo