Le parti au pouvoir au Nigeria est sorti vainqueur dans deux des trois Etats du pays qui élisaient leur gouverneur samedi, en dépit de scrutins entachés de violences et d’accusations de fraude électorale.
Ces élections sont traditionnellement très disputées dans ce pays où les gouverneurs ont des pouvoirs étendus et, malgré d’importants moyens de sécurité déployés, plusieurs personnes ont été tuées par arme à feu selon les médias locaux et un responsable de la Commission électorale nationale indépendante (Inec) a été enlevé.
Les scrutins ont eu lieu samedi dans les Etats de Kogi (centre), Bayelsa (sud) et Imo (sud-est).
Le parti du président Bola Ahmed Tinubu, le Congrès des progressistes (APC) est arrivé largement en tête dans l’Etat d’Imo où le gouverneur sortant Hope Uzodinma a été réélu pour un second mandat avec 540.308 voix contre 71.503 pour son opposant,selon les décomptes officiels.
L’APC conserve également l’Etat de Kogi, où Ahmed Usman Ododo remporte le scrutin avec plus de 446.000 voix. Le Parti social-démocrate (SDP) arrive en deuxième position avec 259.000 voix.
Le gouverneur sortant de l’Etat de Bayelsa, membre du Parti démocratique populaire (PDP – opposition), arrive en tête dans l’Etat de Bayelsa mais les résultats définitifs n’ont pas encore été divulgués.
Le Centre pour la démocratie et le développement (CDD), qui a observé les élections, a déclaré que la participation avait été faible dans plusieurs bureaux de vote, des Nigérians ayant été dissuadés de se déplacer « par peur de la violence ».
Des médias nigérians et des groupes d’observation des scrutins ont rapporté plusieurs tirs mortels, dont l’un attribué à des militaires qui auraient cherché à empêcher un homme de s’enfuir avec une urne à Anyigba, dans l’Etat de Kogi.
L’armée et la police n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP à ce sujet.
Le CDD a également dénoncé des achats de votes moyennant des distributions de riz.
Le travail de la commission électorale était suivi de près, après les critiques qui ont émané à la suite du scrutin présidentiel en début d’année. L’opposition avait dénoncé des retards dans la mise en ligne des résultats et des problèmes techniques offrant, selon elle, des opportunités de fraude électorale.
La commission électorale a assuré avoir fait « tout ce qui est possible pour garantir » des élections « libres, équitables et crédibles ».
L’Inec a annoncé samedi qu’un de ses employés, enlevé la veille dans l’Etat de Bayelsa, avait été libéré.
Selon l’Inec, un bateau transportant des documents électoraux a chaviré, affectant plus de 5.000 électeurs dans cet Etat.
Le Nigeria a une longue histoire de violences électorales depuis la fin du régime militaire en 1999 et les résultats des scrutins sont souvent contestés devant les tribunaux.