L’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, qui a annoncé dimanche vouloir mettre fin à son « exil » entamé en 2019, a déclaré lundi se trouver à Niamey, affirmant qu’il doit y rencontrer le général Abdourahamane Tiani, arrivé au pouvoir en juillet par un coup d’Etat.
« Après cinq ans d’exil hors du continent africain, M. Soro (…) séjourne à Niamey où il est arrivé le samedi 11 novembre 2023 », indique son parti Générations et peuples solidaires (GPS), dans un communiqué lundi.
« Il sera reçu en audience ce jour par le général Abdourahamane Tiani, président de la transition et chef de l’Etat du Niger », poursuit le texte.
Dimanche soir, Guillaume Soro avait annoncé mettre fin à son « exil », indiquant qu’il lui était « pénible de vivre loin » de sa « terre ancestrale et natale d’Afrique ».
Il n’avait toutefois pas précisé de date pour un éventuel retour en Côte d’Ivoire, où il est sous le coup d’une condamnation à perpétuité.
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord du pays dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d’admettre sa défaite.
Il était alors devenu le premier chef du gouvernement de M. Ouattara, puis président de l’Assemblée nationale en 2012, avant une rupture début 2019 en raison, selon plusieurs observateurs, des ambitions présidentielles de M. Soro.
Déjà en exil, Guillaume Soro avait été condamné en son absence à Abidjan en juin 2021 à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », accusé d’avoir fomenté une « insurrection civile et militaire » visant à renverser le régime de M. Ouattara en 2019. Son appel avait été jugé irrecevable.
En avril 2020, il avait déjà été condamné à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics.
En mai dernier, M. Soro avait affirmé qu’aucune « raison » ne l’empêchait d’être candidat à la prochaine élection présidentielle, prévue en 2025.