Après avoir bandé leurs muscles au lendemain du putsch au Niger, les cadors de la Cedeao, à l’instar du Nigérian Bola Ahmed Tinubu et de l’Ivoirien Alassane Ouattara, sont en train de faire machine arrière. En tout cas, ils ne parlent plus d’intervention militaire à Niamey pour réinstaller leur « ami » Mohamed Bazoum dans son fauteuil présidentiel.
« Pour éviter une effusion de sang »
Le premier, en l’occurrence Bola Tinubu, a indiqué début novembre que cette entreprise était risquée, surtout pour la sécurité de M. Bazoum. De plus, les Nigérians ne veulent pas d’une guerre avec le Niger. « Le Nigeria partage une frontière avec le Niger qui s’étend sur sept de nos États. Et la plupart des États sont peuplés… Nous reconnaissons les souhaits de notre peuple : ils ne veulent pas d’une guerre, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas prendre des mesures audacieuses et décisives. Mais je dois guider la Cedeao avec prudence et régularité, afin que nous gérions notre colère avec soin. Je déploie toutes les stratégies détournées appropriées pour éviter une effusion de sang en République du Niger », a déclaré le locataire d’Aso Rock lors de sa rencontre avec la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna la semaine dernière à Abuja.
L’État-major militaire ivoirien jugeait l’opération trop sensible
De toute évidence, le chef de l’État fédéral a compris qu’une intervention militaire à Niamey n’est plus vraiment la meilleure option. Son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, est visiblement sur la même longueur d’onde.
En effet, selon les informations de « Jeune Afrique », le président ivoirien ne privilégie plus le recours à la force dans la résolution de la crise nigérienne. Il aurait abandonné ce projet, suite aux avertissements de son État-major militaire qui juge l’opération trop sensible. Les quelque 800 soldats ivoiriens qui devaient prendre part à cette expédition de la Cedeao ont déjà été démobilisés, informe Sputnik.