En première instance, dans cette affaire dite « Bygmalion », M. Sarkozy avait été condamné, en 2021, à un an de prison ferme pour avoir dépassé le plafond légal de dépenses de sa campagne. Il avait aussitôt fait appel, dénonçant une condamnation « injuste ».
Contrairement à ses coprévenus, Nicolas Sarkozy n’est pas mis en cause pour le système de fausses factures lui-même, imaginé pour masquer l’explosion des dépenses de sa campagne pour sa réélection (près de 43 millions d’euros pour un plafond légal de 22,5 millions).
Douze anciens cadres de sa campagne –membres de son parti de l’époque (l’UMP, devenue les Républicains) ou de la société Bygmalion– seront eux rejugés à Paris pour complicité de « financement illégal de campagne », mais aussi pour faux, escroquerie, abus de confiance ou complicité de ces infractions.
Révélé deux ans après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, le scandale avait entraîné des déflagrations politiques en série à droite.
Dans son jugement, le tribunal avait pointé les « sommes extrêmement conséquentes » en jeu et des faits commis par « des professionnels avertis » pour justifier les peines prononcées.
Concernant Nicolas Sarkozy, il avait estimé que l’ancien locataire de l’Elysée (2007-2012) avait « poursuivi l’organisation de meetings » électoraux, « demandant un meeting par jour », alors même qu’il « avait été averti par écrit » du risque de dépassement des dépenses.
L’ex-chef de l’Etat, âgé de 68 ans, devrait être présent pour les temps forts du procès, après s’être fait épingler pour son absence en première instance par le parquet. Il ne s’était alors déplacé que le jour de son interrogatoire et la procureure y avait vu une « totale désinvolture », démontrant que le prévenu s’estimait « au-dessus de la mêlée ».
Nicolas Sarkozy est loin d’en avoir fini avec les tribunaux. Il comparaîtra notamment pour corruption en 2025 pour les soupçons de financement libyen de sa précédente campagne présidentielle, celle, victorieuse, de 2007, et a formé un recours contre sa condamnation en appel à trois ans de prison, dont un ferme, dans une affaire de corruption d’un haut magistrat.
Il vient par ailleurs d’être inculpé début octobre dans un volet de l’affaire libyenne lié à la rétractation de l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine.