Cinq pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir le Nigeria, la Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, et le Sénégal, ont consommé près de 16,8 millions de tonnes de riz au cours de l’année 2021/2022, soit 45% du total consommé en Afrique subsaharienne. C’est que révèle un rapport publié le 27 octobre par Ecofin Pro, la plateforme de l’Agence Ecofin dédiée aux professionnels.
Ce rapport intitulé « Plus que jamais, l’Afrique de l’Ouest doit booster sa production rizicole » souligne que le marché rizicole de la région est le plus important d’Afrique en termes de consommation, avec près de 20 millions de tonnes de riz consommées chaque année. La consommation moyenne par habitant se situe entre 45 et 55 kg par an, soit le double de la moyenne en Afrique subsaharienne.
En outre, la région est le principal pôle d’importation de riz sur le continent, avec cinq pays (Nigeria, Côte d’Ivoire, Sénégal, Guinée, et Ghana) ayant acheté 7 millions de tonnes de riz, soit près de 40% du total des achats en Afrique subsaharienne, équivalent aux importations de l’Union européenne. La majorité des importations proviennent d’Inde, du Vietnam, et de la Thaïlande.
Malgré le rôle central du riz dans l’alimentation de l’Afrique de l’Ouest, les gouvernements s’efforcent d’augmenter la production et de mettre en place des politiques agricoles favorables.
Le rapport met en lumière le potentiel inexploité dans la région. Par exemple, la Vallée du fleuve Sénégal (VFS) offre un potentiel hydroagricole estimé à près de 240 000 hectares, avec des rendements allant jusqu’à 7 tonnes à l’hectare, soit plus du double de la moyenne dans les zones pluviales.
Au Mali, environ 2,2 millions d’hectares sont adaptés à l’irrigation, mais seulement 36% de ce potentiel est actuellement exploité. De telles terres irrigables abondent également au Burkina Faso et en Guinée.
Le rapport révèle qu’en dépit de ces avantages, les pays d’Afrique de l’Ouest doivent relever trois principaux défis pour augmenter leur production. Il s’agit de mettre en place une politique douanière favorable aux producteurs locaux tout en protégeant les consommateurs, d’investir dans le marketing, le conditionnement et le packaging pour commercialiser un riz local de qualité à un prix compétitif, et de renforcer le soutien aux petits riziculteurs, notamment en leur fournissant un accès aux crédits, aux semences de qualité, et à un accompagnement technique adéquat.