Producteur de viande et de poisson, le Mali veut passer la vitesse supérieure en s’alignant sur les standards internationaux, a expliqué à Sputnik Adama Camara, conseiller du ministre de l’Élevage et de la pêche. L’expertise russe mise en avant au Congrès international de l’agriculture à Sotchi pourrait être mise à contribution.
Le Mali ne noie pas le poisson. Pour renforcer la filière de la pêche et de l’élevage, Bamako est prêt à nouer divers partenariats, y compris avec la Russie, a expliqué à Sputnik Afrique Adama Camara, conseiller du ministre de l’Élevage et de la pêche, en visite au Congrès international de l’agriculture à Sotchi.
Le Mali est en effet un pays traditionnel d’élevage et de pêche, mais la production a été affectée par la situation sécuritaire et les changements climatiques. L’exportation des animaux sur pied constitue toujours la troisième source d’exportation, après le coton et l’or, mais le pays cherche désormais à s’aligner sur les standards internationaux et voudrait installer des unités de transformation pour vendre de la viande plutôt que du bétail.
L’expertise des entreprises russes pourrait aider à rationaliser la production, explique Adama Camara.
“La Russie a développé une filière de production animale qui est aujourd’hui très compétitive. Il est important de nous inspirer de cette expertise russe. Cela peut permettre de valoriser notre potentiel de production, notamment dans le domaine de la génétique animale, de la production et distribution des intrants agricoles ou de la pêche. Nous avons besoin des expertises des entreprises russes pour faire en sorte d’avoir un élevage compétitif, répondant aux normes de consommation”, déclare-t-il ainsi.
Pêche et alimentation animale
Le Mali se retrouve en outre confronté à la question de l’alimentation animale. Assurer une alimentation de qualité aux élevages est en effet un défi, dans un contexte de “forte pression sur les ressources naturelles” dû au changement climatique, souligne Adama Camara. Là encore, la Russie peut apporter son savoir-faire.
“La Russie qui est un grand producteur d’aliments pour bétail et pour poisson, c’est un partenaire intéressant. Si nous parvenons à nouer ce genre de collaborations avec la Russie, nous pourrons relever ces grands défis, notamment assurer une alimentation suffisante et de qualité aux animaux de façon à réduire le coût de production”, explique ainsi le responsable.
Enfin, le Mali possède un grand potentiel de pêche, étant baigné par le fleuve Niger et le fleuve Sénégal, rappelle Adama Camara. Un environnement propice à la pisciculture, malgré les idées reçues qui feraient du Mali un pays essentiellement désertique. L’objectif est désormais de développer la filière, non seulement pour nourrir les populations locales, mais aussi pour exporter, alors que des échanges avec le Ghana existent déjà.
La pisciculture a d’ailleurs connu un développement spectaculaire dans la région subsaharienne ces dernières années, rapportait récemment une étude de Nature Food. La production aquacole a ainsi augmenté de 11% par an depuis 2000, pour atteindre 105.000 tonnes en 2020.