Au Niger, le général Abdourahmane Tiani a accordé une interview à la télévision publique (RTN) samedi dernier. Le nouvel homme fort de Niamey, a dans un langage franc, envoyé quelques petits messages à la France.
Il a d’abord indiqué que le Niger n’avait pas besoin de l’aval de Paris pour exiger le départ de ses troupes du pays
« Ils disent que nous ne sommes pas élus, c’est vrai… »
« De la même façon qu’un Nigérien ne peut pas rester sur le territoire français sans l’accord des autorités françaises, les militaires français vont quitter le Niger. Ils disent que nous ne sommes pas élus, c’est vrai, mais nous sommes Nigériens et le Niger, c’est la terre de nos ancêtres » a déclaré le chef des putschistes. L’homme a ensuite laissé entendre qu’il ne cède pas aux intimidations.
« Nous ne sommes pas les dirigeants qu’ils connaissaient, qu’on intimidait. Du reste, c’est le peuple nigérien qui a exigé le départ des français. Nous avons également le soutien des peuples frères africains et de tous les peuples épris de justice. Les militaires français quitteront le Niger. Ce n’est qu’une question de temps » a-t-il assuré. L’autre petit message de Tiani pour Paris porte sur l’exploitation des ressources minières du pays.
« Il n’est plus question que les gens viennent exploiter nos ressources… »
Le haut gradé au pouvoir a clairement indiqué que la France devait désormais choisir ce qui l’arrange. Mais en ce qui concerne la junte, les « richesses du Niger appartiennent au Niger ». Et ces « richesses doivent d’abord bénéficier aux Nigériens ». « Nous n’avons pas besoin de quémander. Il n’est plus question que les gens viennent exploiter nos ressources et nous qualifient en même temps de « pays le plus pauvre ». Le temps des mascarades est terminé » a prévenu le général Tiani.
Désormais, il revient aux Nigériens de « décider de ce qui peut être fait et comment il doit l’être. Notre souveraineté et notre dignité ne sont pas négociables » assure l’homme fort de Niamey. Inutile de rappeler que les relations entre la France et le Niger se sont refroidies après le putsch du 26 juillet dernier.
Paris refuse de reconnaître les nouvelles autorités militaires et dit apporter tout son soutien à la Cedeao qui envisage une opération militaire à Niamey pour réinstaller le président déchu Mohamed Bazoum.
« Le Nigéria nous a coupé l’électricité. Pourtant, nous ne sommes pas en guerre… »
La France voit également d’un bon œil les sanctions infligées au Niger par l’organisation sous-régionale. Pour le général Tiani , il est clair que l’institution est manipulée par l’hexagone. « Regardez bien ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine. Bien que ces deux pays soient en guerre ouverte, la Russie n’a pas coupé le gaz à l’Europe et l’Ukraine n’a pas bloqué les gazoducs russes qui traversent son territoire. Ici, le Nigéria nous a coupé l’électricité. Pourtant, nous ne sommes pas en guerre contre ce pays. Nous savons tous que c’est la France qui pousse certains de nos voisins à agir de la sorte » a-t-il accusé.