Nouvelle charge contre le 45e président américain. La commission parlementaire enquêtant sur les manifestations de janvier 2021 qui ont vu des partisans de Trump s’introduire dans le Capitole, a recommandé des poursuites pénales contre celui-ci.
La commission d’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021 a recommandé le 19 décembre, à l’unanimité, des poursuites pénales contre l’ancien président Donald Trump, dont une pour appel à l’insurrection.
L’ancien président a riposté, accusant en retour la commission, dans la soirée, de chercher à empêcher sa candidature pour 2024. Dénonçant des «poursuites bidon», il a ajouté dans un message diffusé sur son réseau Truth Social : «Toutes ces histoires visant à me poursuivre sont comme le procès en destitution — une tentative partisane de m’écarter, moi et le parti républicain [dans la course à la Maison blanche].»
La commission d’enquête a recommandé que l’ancien président soit poursuivi en justice pour entrave à une procédure officielle (la certification des résultats d’un scrutin présidentiel), complot à l’encontre de l’Etat américain et fausses déclarations.
«La commission a rassemblé des preuves significatives montrant que le président Trump a eu l’intention de perturber la transition pacifique du pouvoir telle que prévue dans notre Constitution», a déclaré peu avant un vote l’élu démocrate à la Chambre des représentants Jamie Raskin.
«Nous pensons que les preuves accumulées lors de notre enquête justifient la recommandation de poursuites pénales contre Donald Trump», a-t-il ajouté.
«Quiconque se comporte de la sorte à ce moment-là ne peut plus jamais occuper une fonction de pouvoir dans ce pays», a de son côté affirmé la vice-présidente républicaine de la commission d’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole du 6 janvier, Liz Cheney, lors de cette ultime audition publique qui doit présenter les conclusions de la commission d’enquête. Selon la fille de Dick Cheney, ancien vice-président de George W. Bush, Trump aurait montré là qu’il était «inapte» à occuper de nouvelles fonctions publiques.
Au cœur de l’affaire, les tweets du président, accusés d’être une «incitation à la violence» par ses détracteurs. Trump avait en effet twitté pour encourager ses partisans à «se rendre au Capitole», le Parlement américain, qualifiant les élections de «fraude» et refusant de reconnaître sa défaite. Il avait néanmoins posté deux messages appelant au calme avant que son compte ne soit supprimé.
Un avis symbolique
Les motifs peuvent entraîner des peines de prison et l’interdiction d’assumer toute fonction publique, alors que l’ancien président a annoncé qu’il se relançait dans la course à la Maison Blanche pour 2024.
Le vote de la commission est largement symbolique. La commission n’a pas d’autorité pour engager ces poursuites pénales elle-même et ne peut qu’émettre une recommandation au département de la Justice, seul habilité à inculper le cas échéant l’ancien président américain. Ce sera au ministère de la Justice, qui a nommé un procureur spécial pour enquêter sur Donald Trump, de décider s’il le poursuit ou non.