Le point de non-retour de la tension entre la France et le Mali n’est-il pas franchi depuis ? Cette rupture n’a-t-elle pas des conséquences graves au plan sécuritaire ?
L’Etat malien persiste et signe : les forces néocoloniales sont à la base des attaques terroristes contre les paisibles populations, notamment au centre et dans le septentrion du pays. C’est en vue de créer une zone de non-droit dans une partie du territoire.
En effet, pour les autorités de la Transition malienne, la France est l’ennemi numéro un, tapi dans l’ombre, mais mis à nu, qui appuie les groupes armés terroristes à perpétrer des attaques contre le Mali. Pourquoi cette hostilité de Paris, qui était apparemment engagée dans la lutte anti-terroriste ?
Il faut reconnaître que l’engagement de Paris à combattre le terrorisme au Sahel ne connaît pas la même détermination quand le pouvoir politique concerné n’a pas son onction. Ce qui veut dire que lorsque les dirigeants politiques n’ont pas le « vernis démocratique » décerné par la France, Emmanuel Macron rechigne à appuyer sa lutte contre le terrorisme. Et, pour ce qui concerne le Mali, Paris s’est plutôt montré favorable aux velléités séparatistes des groupes rebelles, qui cherchent à affaiblir le pouvoir central de Bamako. A quelle fin la France voudrait-elle déstabiliser Bamako ?
Plusieurs analystes révèlent que les énormes potentialités en ressources minières de vastes zones du territoire malien sont à la base des manœuvres des « forces néocoloniales » visant à renforcer les groupes rebelles. Le schéma consisterait à tout mettre en œuvre pour qu’une bonne partie du territoire malien échappe à l’exercice de la souveraineté nationale. Et c’est dans ce sens les mouvements indépendantistes ont longtemps eu pignon sur rue à Paris, bénéficiant de sa complicité active. Et c’est ces manœuvres qui ont conduit à la signature de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger. Mais, comme cet accord est apparu inapplicable ou difficile à appliquer, les ex-mouvements rebelles ont fini par déterrer la hache de guerre.
Cette nouvelle phase de belligérance est marquée, depuis plusieurs semaines, par différentes attaques terroristes, ayant fait plusieurs victimes. C’est ainsi que les « forces du mal » ont attaqué, de façon lâche et barbare, le bateau « Tombouctou » en faisant plus d’une centaine de victimes, dont des femmes et des enfants. Ce qui sera suivi de l’attaque à l’obus lancée sur l’aéroport de Tombouctou et diverses autres attaques contre les positions des forces armées régulières.
Et il faut souligner que les armes utilisées par les groupes terroristes lors de ces affrontements ont permis aux autorités maliennes de confirmer l’appui étranger dont bénéficient les terroristes. Dès lors, on se demande jusqu’où ira l’hostilité de Paris ? Les forces du mal pousseront-elles les autorités maliennes à aller vers un nouvel accord de paix ? Ce sont des questions qui taraudent les esprits au moment où de vastes zones du centre et du nord du Mali semblent s’embraser. A qui profite cet embrasement qui a le mérite de rallonger cette période transitoire ? C’est aux autorités de la Transition de tout mettre en jeu pour rapidement pacifier le pays et conduire le pays à la normalité constitutionnelle.
Boubou SIDIBE/maliweb.net