Dans le cadre de ses prises de contact, les membres de la commission nationale des chefferies traditionnelles ont rendu une visite aux représentants des légitimités traditionnelles des régions du nord du Mali. C’était, le lundi 19 décembre, chez Abdoul Magid Ag Mohamed Ahmed Al Ansary dit Nasser, chef général de la tribu des Kel Ansar de Tombouctou, sis à Missabougou en commune VI du district de Bamako.
C’est une rencontre d’échange qui entre dans le cadre de la visite la commission nationale des chefferies traditionnelles aux légitimités traditionnelles du Mali. L’objectif est d’apporter la contribution des légitimités traditionnelles à la construction de l’édifice national. Ce, d’autant que les chefferies traditionnelles sont considérées comme le premier maillon de la stabilité et du développement.
C’est ce qu’a expliqué l’hôte de la rencontre Abdoul Magid Ag Mohamed Ahmed Al Ansary dit Nasser, chef général de la tribu des Kel Ansar de Tombouctou. A l’en croire, les échanges ont porté sur les questions sécuritaires et de développement. C’est dans ce cadre qu’il a lancé un appel à toutes les légitimités traditionnelles à l’unité et à l’union pour que le Mali puisse retrouver sa quiétude d’antan. « On ne fait pas pour une personne mais pour le pays. C’est notre rôle régalien », a-t-il insisté.
De son côté, Oumar Hamadoun Dicko, président de la commission nationale des chefferies traditionnelles est revenu sur les doléances formulées par les légitimités traditionnelles le 11 novembre, instituée journée des légitimités traditionnelles au Mali. Il s’agit de l’abrogation du décret qui a abrogé les chefferies traditionnelles sous la première République, la prise en compte du rôle et la responsabilité des légitimités traditionnelles dans la nouvelle Constitution et son érection en haute autorité traditionnelle. Des propos qui ont été accompagnés par un tonnerre d’applaudissements.
Selon l’ancien ministre de la fonction publique et du dialogue social, il faut qu’il soit précisé l’ancrage institutionnelle des légitimités traditionnelles. « Organiser une structure nationale qui pourra être une structure d’écoute pour le pays, le gouvernement et les institutions du Mali », a expliqué le président de la commission nationale des chefferies traditionnelles.
Le ciment d’une nation
Pour terminer, Oumar Hamadoun Dicko a salué l’institutionnalisation du 11 novembre comme journée des légitimités traditionnelles du Mali. « C’est une preuve de confiance mais un lourd devoir. Nous devons construire le nouvel avenir du pays dans un Mali kura remodelé sur notre histoire », a-t-il commenté. Même son de cloche chez le Colonel Karamoko Niaré. Selon l’ancien gouverneur du district de Bamako les légitimités traditionnelles constituent le ciment d’une nation. « Nous avons vu où les chefferies traditionnelles sont restées en place quel est le rôle qu’ils ont joué dans la stabilité sociale de leur pays », a-t-il insisté sans pour autant citer un pays.
Les participants à la rencontre ont réaffirmé leur entière et pleine adhésion à la forme républicaine de l’Etat, à l’intégrité du territoire, la laïcité de l’Etat, au respect des institutions de la République et des lois de la République. Il faut rappeler que la rencontre s’est déroulée en présence des de nombreux chefs de tribu des régions du Nord et des membres du cabinet du ministère de la Refondation.
Cette visite est la première d’une série qui verra les membres de la commission nationale des chefferies aller à la rencontre des légitimités traditionnelles à Bamako et à l’intérieur du pays. Il était prévu que les membres de la commission aillent au nord du pays pour rencontrer les chefs des tribus chez eux. Comme beaucoup d’entre eux étaient déjà à Bamako, ils ont décidé de recevoir les membres de la commission chez leur frère Abdoul Magid Ag Mohamed Ahmed Al Ansary dit Nasser.
Abdrahamane SISSOKO