Le sud de la Somalie est le dernier bastion des terroristes shebabs et le gouvernement somalien est bien déterminé à le faire sauter. Avec l’aide extérieure.
« Le Jubaland a essuyé plus d’une trentaine de bombardements depuis le début de l’année, tuant ou blessant une centaine de personnes », confie un membre de la société civile de la région. « Certaines frappes sont revendiquées par les États-Unis, mais la plupart ne le sont pas du tout », poursuit-il.
C’est le cas du bombardement qui a touché les alentours de Ceel Cade : mercredi, trois frappes ont touché les alentours du village situé dans la région de Gedo. Selon plusieurs sources sur place, elles ont tué un civil et blessé cinq autres dont deux enfants. Ces bombardements interviennent une semaine après qu’une frappe aérienne a tué une femme et trois enfants, dans la ville de Ceel Garas.
Humanitaires et membres de la société civile soupçonnent les forces de défense kényanes d’en être les auteurs. Ni le ministère de la Défense, ni l’état-major n’ont répondu à nos sollicitations.
Fin mars, le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a annoncé la deuxième phase de l’offensive militaire contre les shebabs. L’objectif : libérer le sud du pays. Pour cela, selon le dernier rapport de l’ONG Acled, publié en avril, le gouvernement s’appuie sur ses alliés étrangers. Djibouti, l’Éthiopie et le Kenya, ont promis l’envoi de 30 000 hommes. « Kényans, Éthiopiens, Émiratis et même Français… on les soupçonne tous de bombarder », continue l’acteur de la société civile. Selon lui, ces frappes sont contre-productives et poussent les civils dans les bras des shebabs. Elles provoquent également un afflux massif de déplacés dans les camps de Garbaharey, Ceel Waaq, Dhobley et Kismayo.