Le centre d’accueil de l’île, dont la capacité n’excède pas les 400 places, se trouve complètement débordé. La police italienne a dû charger à plusieurs reprises pour contenir les centaines de migrants qui demandaient à quitter le quai. Preuve de la gravité de la situation, le maire de l’île, Filippo Mannino, a décrété l’état d’urgence dans la soirée de mercredi, selon l’agence de presse italienne Ansa. Le gouvernement de Giorgia Meloni avait déjà pris une telle décision à l’échelle du pays en avril dernier.
Sur X (anciennement Twitter), le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a assuré que Rome «fera tout ce qui est nécessaire pour aider les habitants de Lampedusa et les migrants qui continuent d’arriver sur l’île». L’objectif est désormais de transférer progressivement les arrivants vers d’autres villes italiennes, pour réduire la surpopulation du site. Véritable «hotspot» de la Méditerranée depuis 2017, Lampedusa a rarement connu une telle affluence.
Cette arrivée massive de migrants a déjà fait une victime : une enfant de cinq mois est morte dans la nuit de mardi à mercredi, après être tombée à l’eau, a déploré Filippo Mannino sur Facebook, décrétant un deuil municipal. Sur les six premiers mois de l’année, plus de 2000 personnes dont 289 enfants sont morts en tentant la traversée de la Méditerranée. Au total, environ 118.500 migrants en bateau sont arrivés en Italie depuis le début de l’année, selon les données du ministère italien de l’Intérieur, soit près du double des 64.529 enregistrés au cours de la même période en 2022.