Pendant que le pays était secoué par un séisme inédit, Mohammed VI se trouvait en France, où il est suivi pour raisons médicales. Il est touché par la sarcoïdose, une pathologie qui affecte le système immunitaire.
Entre une personne sur 5.000 et une sur 20.000 est touchée par la sarcoïdose, selon Orphanet, le port Rare et non contagieuse, la sarcoïdose – aussi appelée maladie de Besnier-Boeck-Schaumann (ou BBS) – est un trouble du système immunitaire qui attaque principalement les poumons et les ganglions lymphatiques, dans 90 % des cas. Mais cette maladie inflammatoire peut tout de même affecter n’importe quel organe, comme la peau, les os, le foie, le cœur, les yeux, les reins… C’est ce dont semble souffrir Mohammed VI, le roi du Maroc. Le souverain âgé de 60 ans était apparu très amaigri en mai 2023, soulevant ainsi de nombreuses questions sur son état de santé, comme le rapportait alors La Dépêche. Et, d’après les informations de M6-RTL confirmant celles du Parisien, Mohammed VI se ferait soigner contre la sarcoïdose en France depuis des années. C’est pour cette raison qu’il était absent de son pays, vendredi 8 septembre 2023 au soir, lorsqu’un terrible séisme a ravagé la région de Marrakech, entraînant la mort de plus de 2.000 personnes.
En 2018, le roi marocain s’était fait opérer à la clinique Ambroise-Paré de Neuilly-sur-Seine, en région parisienne. Ses médecins avaient à l’époque conclu à “un flutter auriculaire sur cœur sain”, avant de découvrir plus tard qu’il s’agissait en réalité de la sarcoïdose. Il avaient alors pratiqué “une ablation par radiofréquence”. Auprès du Parisien, Éléonore Hebbar, cardiologue au CHU de Lille, explique qu’il “est assez rare que l’on découvre l’atteinte cardiaque en premier” dans les cas de sarcoïdose. “Le plus souvent c’est un problème aux poumons qui permet le diagnostic.”
Dans les organes touchés par cette pathologie, un agglomérat de cellules se forme. On appelle cela des “granulomes”. Il existe plusieurs formes de la maladie. Elle est le plus souvent bénigne – ce qui correspond à ce que l’on appelle le Syndrome de Löfgren – mais peut dans certains cas devenir chronique et durer de nombreuses années : entre 5 et 15 ans. Elle peut aussi évoluer sous une forme très sévère et mortelle, mais cela reste très rare puisque seuls 0,5 à 5 % des cas sont concernés. Bien que certains patients puissent être asymptomatiques, d’autres manifestent généralement fatigue, fièvre et perte de poids. Selon les organes atteints, on peut aussi observer une toux persistante, des lésions cutanées, des troubles oculaires ou encore de l’arythmie cardiaque. Une biopsie doit être réalisée pour découvrir la sarcoïdose, car elle peut s’apparenter à d’autres pathologies comme la tuberculose lors de différents examens, à l’instar de la radiographie.
Comme l’explique le site de l’Hôpital Fondation Rothschild, une surveillance régulière du patient est nécessaire pendant plusieurs années après le diagnostic, même dans les formes bénignes de la maladie. Pour les cas graves en revanche, le traitement repose surtout sur la prise de corticoïdes. Si les causes exactes de la sarcoïdose sont encore inconnues, ce qui explique pourquoi elle est si difficile à diagnostiquer, elle pourrait toutefois avoir une origine génétique.