La Synergie des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 ont levé le mardi 13 décembre 2022, leur mot d’ordre de grève qui devait commencer juste le jour suivant, c’est à dire mercredi. Cela, suite à la satisfaction de certaines de ses doléances par le Gouvernement. A défaut de l’application stricte de l’article 39, les syndicats des enseignants semblent trouver mieux.
Il est connu de tous que la Synergie des syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016, à la suite de l’Ordonnance portant grille unifiée en juin 2021, a engagés une lutte sans merci pour l’application de l’article 39 du statut du personnel enseignant.
C’est donc dans la dynamique de cette lutte, qu’elle a déposé un préavis de grève de 72 heures, soit trois jours, le 21 novembre 2022 demandant l’application stricte de l’article 39 du statut de l’enseignant.
Cependant, sans faire mention de la satisfaction sans équivoque de ce point précis, la Synergie dans une déclaration a indiqué que les négociations, discussions et autres rencontres ont abouti à la majoration de la prime spéciale de responsabilité avec un montant de 12,300 milliards FCFA correspondant à 11 000 F par enseignant à compter du 1er novembre 2022, la création d’une prime spéciale et l’élaboration et l’examen du document cadre d’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.
A cet effet, dans cette déclaration, la Synergie a tenu tout d’abord à remercier leurs militantes et militants pour la mobilisation dont ils ont fait preuve durant ces dures épreuves depuis le début de ce mouvement de grève. Et d’adresser ses sincères remerciements à toutes les personnes de bonne volonté qui se sont impliquées dans la gestion de cette crise afin d’aboutir à cette issue. Aussi d’exprimer sa reconnaissance au Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta pour son implication concluante ainsi qu’aux membres du Gouvernement, principalement le ministre de la Défense, le Colonel Sadio Camara et le ministre de l’Economie et des finances, Alhousseini Sanou pour leurs efforts inlassables consentis pour arriver à ce résultat.
« Au regard de ces avancées, les Syndicats de l’Education signataires du 15 octobre 2016 décident en toute souveraineté de lever leur mot d’ordre de grève et en conséquence, invitent leurs militants à poursuivre le travail normalement », a précisé la déclaration de la Synergie des syndicats signataires du 15 octobre 1996.
La question qui fait tilt dans tous les esprits est de savoir : la synergie a-t-elle eu plus que ce que les dispositions de l’article 39 prévoyaient pour elle ?
Sinon qu’est ce qui explique cette déclaration en chaîne de remerciements du Gouvernement, de la part d’un syndicat qui a l’habitude de prendre toute une année scolaire en otage aux conditions de la seule satisfaction du ‘’fameux’’ article 39 ?
Le diable se cache dans les détails.
Adama Tounkara