Enfin, le long et périlleux processus de l’élaboration d’un nouveau texte fondamental pour le Mali a abouti. La Cour constitutionnelle a proclamé ce 21 juillet 2023 les résultats définitifs du référendum du 18 juin avec une large victoire du Oui : 96,91% ! Le Président de la Transition, colonel Assimi GOÏTA, a promulgué le texte fondamental de la quatrième République du Mali ce 22 juillet 2023.
Félicitations aux initiateurs de cet ambitieux projet, aux acteurs du processus et au peuple souverain du Mali ! Plaise à Dieu que cette nouvelle République réponde aux plus profondes aspirations du peuple malien issues des Assises Nationales de la Refondation (ANR) ! Après l’euphorie de cette victoire collective, place au travail, tant il y a des urgences et des priorités.
Le Mali revient de loin et n’a pas encore fini de traverser le désert. Les bandits armés sous diverses bannières, qui ont semé la désolation dans notre pays durant des années avec la complicité de certains de nos faux-partenaires, sont très affaiblis, mais pas encore totalement vaincus. Il est nécessaire et prioritaire de poursuivre le combat de la sécurisation des Maliens et la défense de l’intégrité territoriale du Mali. La quatrième République doit ouvrir la porte de la repentance aux enfants égarés de la nation et procéder rapidement à l’insertion socioprofessionnelle des repentis. Mais les irréductibles de la violence armée doivent subir le sort qu’ils méritent. Le Mali ne doit plus négocier la paix avec aucun groupe armé, fût-il du nord ou du sud!
La politique intérieure est une question de souveraineté nationale. Le Mali est aussi tenu de respecter les traités des organisations dont il est membre et pour certaines mêmes, membre fondateur, comme le stipule d’ailleurs sa constitution. Cependant, ce sont les légitimes représentants du peuple souverain du Mali qui déterminent ce qui est prioritaire en matière de politique intérieure.
Faire de la fixation sur l’élection présidentielle, et même prétendre déterminer qui doit être candidat ou pas, sous prétexte de retour rapide à l’ordre constitutionnel au détriment des réformes politiques et institutionnelles indispensables à la légitimité ou la stabilité durable des institutions relève du fétichisme. Aucune menace incantatoire ne doit contraindre le Mali à des choix qui compromettent sa souveraineté et les intérêts supérieurs de son peuple. Bien que ouverts au dialogue et à la coopération, forts du soutien indéfectible du peuple malien, nos dirigeants doivent s’assumer en cas de divergence entre le Mali et les organisations dont il est membre sur des questions de politique intérieure.
« Sur la durée, c’est l’économie qui tient! », avertissait le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla MAÏGA, lors du séminaire gouvernemental. Après avoir reconnu et loué les efforts de son gouvernement dans la défense et la diplomatie, il signale qu’il « reste maintenant le problème du développement! ».
N’en déplaise aux détracteurs du PM, la priorité du Mali est désormais le bien-être socio-économique de ses citoyens. Et c’est le président de la transition, Colonel Assimi GOÏTA lui-même, qui a déterminé ce cap. Il l’a encore réaffirmé lors de son discours de promulgation de la constitution en disant : « Nous bâtirons ensemble une économie forte au service de la satisfaction des besoins des citoyens. Il s’agira, comme nous l’avons déjà commencé, de mettre en place les conditions d’une croissance économique interne qui se fondera sur les technologies nouvelles ainsi que sur une industrie de transformation de nos produits et ressources naturelles, en tenant compte des opportunités de la transition énergétique. » Le message est clair pour qui veut comprendre ! L’homme est déterminé, le peuple aussi, pour conduire son destin!
Samou Samuel KONÉ, enseignant/IFM-Tominian