Un collectif des anciens ministres du Président Konaré s’insurge contre la réécriture de l’histoire et la falsification de leur bilan, et compte mener des actions dans ce sens.
Nos chers concitoyens, il nous a été donné de constater que certaines personnes ont décidé de s’attaquer à l’héritage politique du Président Alpha Oumar Konaré (AOK), en dénigrant le bilan de ses deux mandats à la magistrature suprême du Mali. Nous avons estimé, en notre qualité de témoins privilégiés de cette période de la vie politique économique et sociale de ladite époque, à travers les portefeuilles ministériels qu’il a eu l’amabilité de nous confier, de lancer cette tribune pour témoigner de l’engagement de l’homme pour le Mali et contribuer au rétablissement de vérités historiques très souvent galvaudées, pour des raisons inavouées et inavouables publiquement.
Cette démarche ne surprendra aucunement ceux qui connaissent le style de gouvernance du Président AOK. En effet, Le Président Konaré fait partie des rares Présidents de la République qui une fois qu’ils vous confient un portefeuille ministériel avec des objectifs de résultats clairement définis, n’interfère jamais dans les domaines couverts par ce département sans vous demander au préalable une note technique sur la question à résoudre et procéder d’un commun accord au choix de l’approche stratégique la mieux appropriée. Dans ces conditions vous comprendrez que chacun d’entre nous qui avons eu la chance de servir notre pays sous son autorité est entièrement comptable du bilan de ses deux quinquennats, à la tête de l’Etat du Mali, clôturés fort heureusement sans encombre. Toute chose qui est en soit une prouesse dans notre pays.
C’est pourquoi nous attendons avec intérêt la matérialisation de l’annonce faite par le Mouvement Patriotique pour le Renouveau (MPR), quant aux éléments factuels justifiant les préjudices que le Mali aurait subis durant les deux quinquennats que les citoyens maliens lui ont accordé avec brio.
En attendant ces éléments, nous vous livrons ici quelques extraits d’un livre à paraître sous la plume de l’un d’entre nous qui consacre un chapitre à la vision et aux ambitions de ce grand homme d’Etat, pour son pays le Mali et autour desquelles a été bâti le travail gouvernemental durant son séjour au Palais de Koulouba.
« Alpha Oumar Konaré, un homme d’Etat visionnaire (en avance sur son peuple et ses pairs africains). Sous son leadership le Mali s’est engagé sur la voie de la modernisation de l’administration et du développement de l’économie solidaire. Son passage à l’Union Africaine demeurera dans la conscience collective. C’est regrettable que cette aventure ait tourné court, tout simplement parce que certains de ses pairs le voyaient en donneur de leçon. Il est incontestable que des décennies après, même si aucun d’entre eux n’a eu le courage de reconnaître le bien fondé de ses prises de position sur la démocratie et l’immigration clandestine force est de constater qu’à l’évidence les jeunes migrants originaires pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest qui, le 24 Juin 2022, ont pris d’assaut les barrières métalliques installées aux frontières de Melilla, au prix de leur vie lui ont donné raison. La série de coups d’Etat de ces dernières années, résultant pour une grande part de la défiance du citoyen africain vis à vis de la puissance publique, elle même ayant comme terreau, une démocratie qui peine à trouver ses marques, du fait de l’attitude féodale de certains gouvernants, donnent raison au Président Konaré. Sous son mandat des Ministères hautement stratégiques ont été créés. Il s’est agi dans un premier temps du “Ministère des Zones Arides » en 1996. Une expérience qui n’a pas prospéré pour des raisons que j’ignore. Par la suite, poursuivant son agenda pour la modernisation de l’administration et une meilleure prise en charge des attentes du citoyen, il a procédé à la création des « Ministère du Développement Social » (MDS); « Ministère des Domaines et des Affaires foncières » (MDEAF), « Ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle » MEFP), en 2000. La création du MDS visait à prendre en compte le concept d’économie solidaire et promouvoir l’accès des TPE et des PME au crédit. C’est dans ce cadre qu’il a été créé entre autres : la direction Nationale de Développement Social et de l’Economie Solidaire, avec ses démembrements au niveau régional et subrégional ; la « Banque Malienne de Solidarité », la « cité de la solidarité ». Le MDEAF quant à lui répondait entre autres : au besoin de modernisation et rationalisation de la gestion du domaine de l’Etat ; à travers l’amélioration de la gouvernance dans le secteur du foncier ; la promotion de la comptabilité des matières ; le renforcement le processus de décentralisation à travers, la dévolution de patrimoine aux collectivités territoriales. Le MEFP, quant à lui visait essentiellement l’améliorer l’adéquation formation technique et emploi, dans le but de corriger le sous emploi, notamment au niveau des jeunes. Toujours au titre des réalisations du Président Konaré il y a lieu de souligner son engagement en matière de promotion de la femme. Nous retiendrons la création en 1995, du « Commissariat à la Promotion de la femme » rattaché à la Primature avec des démembrements au niveau de chacune des régions administratives du Mali. Cette dynamique aboutira à la création du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en septembre 1997. Pour accompagner cette dynamique, le poste de conseiller genre fut créé en 2000, au niveau de chaque département ministériel. Ces conseillers étaient chargés de veiller à la prise en compte de la dimension genre dans les programmes sectoriels ».
Le collectif