Après sa validation par la Cour constitutionnelle, la nouvelle constitution a été aussitôt promulguée par le président de la Transition qui abroge du coup la loi fondamentale de 1992.
«Cette promulgation marque ainsi l’avènement de la quatrième république», peut-on lire sur la page de la Présidence, après trois tentatives ratées sur fond de contestations. Avec cette promulgation, les faits antérieurs de cette nouvelle loi fondamentale, couverts par des lois d’amnistie, ne peuvent faire l’objet de poursuite, d’instruction ou de jugement, mentionne le décret y afférent. Seulement voilà : si cette disposition tire d’affaires la branche militaire des tombeurs d’IBK, l’aile civile – notamment les acteurs du M5-RFP – restent encore passibles de poursuite pour pillage et saccage de certaines institutions de la République.
En tout état de cause, seuls Assimi et compagnie, auteurs de faits qualifiables de crimes imprescriptibles en vertu de la défunte constitution, bénéficient des différentes lois d’amnistie votées par le CNT. Lesdites lois, taillées à la mesure des colonels, ne concernent que les événements des 18 et 24 août 2020, et ceux en lien avec la mise à l’écart du président de la Transition Bah Ndaw, le 24 mai 2021. Autant dire que les putschistes se seront sauvés sans les leaders du M5-RFP.
Et pour cause, l’ouverture éventuelle d’une enquête sur lesdits évènements pourraient exposer beaucoup de caciques du M5, dont la responsabilité collective aura été engagée par Issa Kaou Djim qui reconnaît avoir été chargé de lire une déclaration signée par l’ensemble des responsables, avec à leur tête leur autorité morale et président de leur comité stratégique, qui n’est autre que l’actuel locataire de la Primature.
Amidou Keita