Le colonel Assimi Goita est le chouchou des kaysiens. Lors de sa visite dimanche, une mobilisation hors du commun lui a été réservée. Dans son uniforme militaire près du corps, le président Goita est descendu de son hélicoptère reçu au sol une population enthousiaste dressée tout au long de son parcours jusqu’au stade. Ici, le terrain de football refuse du monde.
Le contexte de cette visite compte. Le président se rend en première région dans une ambiance de baptême de la naissance d’une nouvelle Constitution qu’il vient de promulguer. « C’est le baptême du Mali Koura » à-il lancé au stade pendant qu’il appelle à l’union sacrée pour relever les défis du moment.
Comme pour appliquer la nouvelle constitution, le colonel Goita s’est traduit à ses compatriotes en bamanakan, mettant en valeur nos langues nationales qui sont devenues officielles, aux termes de la Loi fondamentale.
Le chef de l’État a pu jauger son capital sympathie au sein des masses populaires. Kayes est un choix à la fois symbolique et stratégique pour les autorités de la Transition. Première région administrative, Kayes fut la porte d’entrée du colonisateur français.
Après avoir refoulé le dernier militaire français de l’opération « Barkhane » de notre pays, et décidé de se passer des services de la Minusma, la région de Kayes mérite le privilège d’accueillir le président de la Transition pour son premier déplacement après la naissance d’une nouvelle république.
Au plan stratégique, le visiteur de marque n’est pas allé les mains vides. De bonnes nouvelles à la pèle : relance du trafic ferroviaire, lancement des travaux de bitumage de la route Sandaré-Kayes, construction du deuxième lycée public de Kayes et remise d’équipements médicaux pour le Centre de dialyse de l’hôpital Fousseyni Daou de Kayes.
Pour lui dire merci, Kayes a sorti ce qu’elle a de mieux pour réserver au président Goita un accueil inoubliable. Fort d’un tel soutien, n’est-il pas contraint de se placer dans le starting-block de la présidentielle de 2024 ?
Ahmadou CISSE