Ils renferment une grande richesse en termes de culture, d’histoire, de géographie et surtout dans les domaines scientifiques. Mais leur contenu pour la majeure partie inexploitée.
Restés jusqu’ici peu connus du public, faute d’une lecture compréhensible, les manuscrits anciens de Tombouctou méritent aujourd’hui d’être déchiffrés. C’est ce qu’a compris l’Institut Ahmed Baba, en initiant un projet avec l’Université Hambourg (UH) de la République de Norvège. Lequel est abouti à la création d’une filière de formation en Diplôme universitaire de technologie (DUT) sur les manuscrits anciens de Tombouctou.
Ce projet a été lancé à la faveur d’une cérémonie qui s’est étalée sur deux jours. C’était les 20 et 21 de ce mois dans l’amphithéâtre, Aula de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako (ULSHB). L’ouverture de la cérémonie était présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bréhima Kansaye, et la clôture par son le chef de cabinet, Yacouba Kebé. C’était en présence du représentant résident de l’UNESCO au Mali Edmond Mounkalla et de l’ambassadrice de la Norvège au Mali, S.E Mme Rigmor Elianne Koti.
Après les mots de bienvenue du représentant du recteur de l’ULSHB, Mme Maria Luza de l’Université de Hambourg, coordinatrice du projet a indiqué que les manuscrits anciens de Tombouctou renferment une grande richesse en termes de culture, d’histoire, de géographie et surtout dans les domaines scientifiques. Mais leur contenu pour la majeure partie inexploitée. C’est pourquoi, l’Université de Hambourg, a contribué à l’élaboration de ce projet en partenariat avec l’UNESCO. Sa mise en œuvre est assurée par l’Institut Ahmed Baba du Mali.
Quant à Edmond Mounkalla, il dira que son organisation accorde une très grande importance aux manuscrits anciens du Mali. C’est pourquoi, en 2015, I’UNESCO a organisé à Bamako une Conférence internationale sur les manuscrits anciens. À cours de cette conférence les universitaires, les responsables d’institutions culturelles, les représentants des autorités religieuses et des communautés locales, les décideurs politiques, les historiens et les chercheurs présents ont souligné la nécessité de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés afin de dresser un état des lieux exhaustif sur l’ensemble de ce patrimoine documentaire du Mali et de renforcer les mesures de conservation.
A l’issue de la conférence, un document final a été adopté préconisant le renforcement des capacités de l’Institut des Hautes études et des Recherches islamiques Ahmed Baba (IHERI). « C’est à la faveur de cela que le projet de création de la filière DUT a pu voir le jour » a fait savoir le représentant résident de l’UNESCO au Mali. L’objectif principal de ce projet est de contribuer à une formation de qualité de la première édition du DUT sur les métiers du livre -mention manuscrits anciens a t-il expliqué.
Pour sa part l’ambassadrice de la Norvège au Mali, S.E Mme Rigmor Elianne Koti a d’abord salué les efforts de l’Institut Ahmed Baba et des Ong dans la préservation et la sauvegarde des manuscrits anciens de Tombouctou. Avant d’avancer les raisons qui ont amené son pays à soutenir ce projet de formation de la filière DUT. Les manuscrits anciens de Tombouctou quand bien même entrant dans la richesse culturelle du patrimoine malien, constituent un trésor caché. Ce qui fait que la Norvège est intéressée à ceux-ci, à travers ce programme de formation de DUT.
« C’est à travers l’ouverture d’une filière de formation sur les manuscrits à Tombouctou ou encore l’organisation de rendez-vous scientifiques autour de ces documents, sans compter les études et les publications qui les ont suivis, que le monde académique s’est saisi de cette épineuse question » a expliqué le ministre Kansaye. Il a fait également savoir que les chercheurs maliens s’activent, avec l’appui des partenaires comme l’UNESCO, la Norvège et l’Université de Hambourg, pour faire passer les manuscrits anciens du statut de trésor contemplé à un statut de richesse exploitée.
Et le ministre Kansaye d’inviter la Direction l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques (IHERI) et l’ensemble du personnel à capitaliser les acquis de ce projet et à offrir une formation de qualité aux étudiants. « En s’appuyant sur ces bases solides, nous pourrons garantir un avenir prometteur pour les jeunes du Mali, en leur offrant des opportunités d’apprentissage pertinentes et en favorisant leur développement personnel et professionnel » a-t-il estimé.
Diakalia M Dembélé