Faciliter l’insertion des jeunes sur le marché du travail à Madagascar, c’est l’objectif du forum organisé à l’occasion de la Journée mondiale des compétences des jeunes, samedi 15 juillet, au stade Barea, dans le centre de la capitale, Antananarivo.
Au-delà de permettre une rencontre directe entre recruteurs et jeunes à la recherche d’un premier emploi ou d’un stage, les parties prenantes à ce forum, le secteur privé en particulier, souhaitent la mise en place de lois permettant d’encadrer les stages professionnels et l’alternance.
Alors que 500 000 jeunes Malgaches arrivent sur le marché du travail chaque année, nombreux sont ceux qui peinent à trouver un premier emploi.
Parmi eux, Tsiky Ramaroson, en fin de cursus à l’école supérieure Polytechnique : « J’ai fait des études en ingénierie pétrolière mais les sociétés recherchent des profils avec de l’expérience. Alors quand on cherche un travail juste après nos études, on ne trouve pas. »
C’est ce constat qui a amené Entreprendre à Madagascar, l’un des organisateurs du forum, à axer cette rencontre sur les stages professionnels, une démarche freinée par le manque de cadre juridique.
Ces stages ne sont régis par aucune loi, tout comme l’alternance, regrette le secteur privé.
« Le cadre juridique, législatif, n’est pas encore clair concernant le statut du stagiaire, les assurances, la rémunération, la durée maximale du stage parce qu’il y a, en effet, des gens qui prennent des stagiaires durant un an par exemple. Que doivent faire les entreprises pour que le stage ne soit pas un stage « touriste » mais que ça apporte aux jeunes et également aux entreprises ? Nous avons eu des échanges et nous allons les adresser à ceux qui sont concernés. Pendant cette journée, il y a eu des stages qui ont été conclus et c’est tant mieux. Mais au-delà de cette journée, où les jeunes vont-ils s’adresser ensuite ? Le besoin de stages se fera sentir tout au long de l’année et ce qui nous intéresse, c’est de mettre en place ce mécanisme pour que les jeunes puissent s’y retrouver », explique Bodo Rarijason, directrice générale d’Entreprendre à Madagascar.
Textile, agriculture, élevage ou encore secteur des services, les offres d’emploi non pourvues sont nombreuses mais les compétences des jeunes ne sont pas en adéquation avec ces offres, explique Natacha Herisoalalao Letourneau, secrétaire générale du FIVMPAMA, le Groupement du patronat malgache : « Souvent, les stagiaires ne trouvent pas leur place au niveau de nos entreprises (…) Pour nous, l’alternance est une solution. Elle n’est pas la solution pour tout mais elle permettrait déjà de rétablir le dialogue entre l’entreprise, le jeune et les organismes de formation pour mettre en place, améliorer, corriger toute cette compétitivité demandée par les entreprises aux jeunes. Avoir 500 000 jeunes sur le marché du travail aujourd’hui, ce n’est pas simplement dire : « créons des entreprises ou incitons des jeunes à créer des entreprises » parce qu’une entreprise repose avant tout sur une expérience de travail. Pourquoi ne consolidons pas les entreprises existantes avec des appuis ? Nous avons demandé par exemple à ce qu’il y ait une prime pour l’emploi jeune. (…) Le décret de l’alternance est dans les tiroirs, depuis 10 ans. Aujourd’hui, le FIVMPAMA demande à ce qu’on arrête les ateliers et à ce qu’on passe à l’action. »
Le Groupement du patronat malgache qui a participé, avec le Groupement des entreprises de Madagascar, à l’élaboration de ce décret sur l’alternance, souhaite qu’il soit validé d’ici la rentrée de septembre.