Élu le week-end dernier à la tête de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao, le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, ne porte pas de gants pour mettre en garde contre les changements anticonstitutionnels en Afrique de l’Ouest. « Nous ne permettrons jamais que les coups d’Etat se succèdent en Afrique de l’Ouest. Nous allons prendre cette question au sérieux (…). Nous n’avons pas investi dans nos armées, leurs uniformes, leurs formations, leurs bottes pour qu’ils se braquent contre les populations, violent les principes républicains » a-t-il rappelé. Le président Tinubu veut la création d’une force de 5 000 hommes des 15 pays de la CEDEAO pour lutter contre le terrorisme et souhaite également que cette force intervienne contre les changements anticonstitutionnels. Le nouveau président de la conférence des chefs d’Etat de la Cédéao prend ainsi en main le projet de son prédécesseur, le Bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, qui avait fait de la création de cette force son cheval de bataille. C’est donc un changement de doctrine à la Cédéao, qui se contentait jusqu’ici de condamnations et de sanctions économiques. À titre de rappel, depuis 2020, trois (Mali, Burkina Faso et Guinée Conakry) des 15 pays de la Cédéao sont dirigés par des militaires qui sont venus au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat.
Abdrahamane SISSOKO