Après avoir remis au président de la Transition son rapport annuel, le 8 mai dernier, le Comité indépendant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation (Cinsere-ANR) a restitué, hier à la Primature, le contenu de ce document au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et aux membres du gouvernement. C’était en présence du coordinateur général du Cinsere-ARN, Me Amadou Tiéoulé Diarra et de ses collaborateurs.
Ce rapport fait état de la mise en œuvre des recommandations des ANR pendant la période du 1er janvier 2022 au 31 mars dernier. Le document rappelle que le Cadre stratégique de la refondation de l’État, structuré en cinq axes stratégiques, comprend 517 recommandations issues des Assises nationales de la refondation. Traduites en actions par le gouvernement, ces recommandations se répartissent en trois catégories.
Il s’agit des actions prioritaires, qui sont au nombre de 55, des actions prioritaires complémentaires (153) et des actions non prioritaires pour la période de la Transition (309). En terme de bilan, dira le rapporteur du Cinsère, sur les 55 actions prioritaires, 12 sont totalement réalisées (soit 21,82%). Elles concernent, notamment, la recomposition du Conseil national de Transition (CNT) conformément à la Charte de la Transition, la relecture de la loi électorale, le choix de l’échelon région ou cercle comme circonscription électorale des législatives. Dr Bougouna Sogoba a précisé que 34 des actions prioritaires sont en cours de réalisation et neuf non encore commencées.
Il dira que sur les 153 actions prioritaires complémentaires, une seule est totalement réalisée. Cette action concerne la réorganisation du territoire. Les actions du Cadre stratégique de la refondation de l’état qui sont non prioritaires pour la période de la Transition sont au nombre de 309 dont 4 sont totalement réalisées. Il s’agit de l’instauration de la semaine de la paix et du dialogue au Mali, de la création d’une société étatique d’exploitation minière, de la transformation de la direction nationale des Eaux et Forêts en direction générale des Eaux et Forêts et de la création d’un département ministériel dédié exclusivement à l’entrepreneuriat. Le rapporteur a indiqué que les indicateurs, qui ont prévalu à ces résultats, sont ceux de processus, de résultat, d’impact et/ou d’effet.
Dans son discours d’introduction, le coordinateur général du Cinsère-ANR a mis l’accent sur la défense, la diplomatie et le développement. À ce propos, Me Amadou Tiéoulé Diarra a laissé entendre que les performances connues en matière de la défense et de la diplomatie se sont passées de commentaires. «La nouvelle architecture gouvernementale montre que votre équipe va entamer très prochainement le volet développement», at-il lancé à l’endroit du Premier ministre. Il lui a également demandé de s’impliquer pour que les responsables des départements ministériels coopèrent davantage avec sa structure pour la réalisation de « notre idéal populaire de société ».
Dans les échanges, les membres du gouvernement ont félicité la qualité du rapport du Comité indépendant de suivi-évaluation. Cependant, ils ont mis un bémol dans l’utilisation des indicateurs de résultat et d’effet pour les actions prioritaires non complémentaires. Sur ce sujet, les autorités se sont rappelées s’être engagées à commencer ces actions pendant la Transition. « Nous savons que le temps que nous avons ne nous permet de les réaliser entièrement. Donc, pour nous, c’est un indicateur de processus qui doit être là», a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE- De son côté, Dr Choguel Kokalla Maïga a rappelé que parmi les 517 recommandations de l’ANR, le gouvernement a identifié 55 actions prioritaires qui doivent être réalisées pendant la période transitoire. Il dira que les 153 actions prioritaires complémentaires doivent commencer au moins pendant la Transition, ajoutant que les 309 autres, qui sont les souhaits des Maliens, demandent plus de temps. Le Premier ministre a invité les membres du gouvernement à faire tout pour qu’à la fin de la Transition, les Maliens soient satisfaits de leur gestion.
Dr Choguel Kokalla Maïga a, par ailleurs, félicité la défense et la diplomatie de notre pays. Pour lui, ce qui nous reste maintenant est le problème de développement, signifié que sur la durée, c’est l’économie qui tient. “Aujourd’hui, notre gouvernement est totalement centré sur cela”, a annoncé le patron de l’administration malienne. Avant d’appeler les citoyens à comprendre que le développement de notre pays viendra de nous-mêmes. Cela est d’autant plus vrai « qu’aucun pays ne peut se développer avec de l’aide », a insisté le Dr Choguel Kokalla Maïga.
Selon le Premier ministre, la bonne tenue des finances publiques nous permet de retrouver notre souveraineté. «On a un nouveau leader qui a une nouvelle vision, aidons-le à réussir sa mission. C’est cela notre mission historique», at-il invité.
Bembablin DOUMBIA