Au Mali, la lutte contre le terrorisme a atteint des proportions considérables avec son lot d’arrestation et de neutralisation des groupes armés terroristes. Dans la foulée de cette guerre asymétrique, la jeunesse de l’association de la culture peule s’insurge contre le sort réservé à beaucoup de leurs frères qui seraient arrêtés de façon arbitraire.
Devant la presse hier lundi, le président de la jeunesse de l’association, Moussa Dicko , a condamné l’assassinat du chef de village de Ogassagou Peul dans le cercle de Bankass. « Nous condamnons ce crime odieux perpétré contre Aliou Belco Barry par des individus armés non identifiés, le samedi 1er juillet 2023 », a déclaré le conférencier qui a qualifié la mort du chef de village de Ogassagou d’acte lâche et criminel perpétré par des «complotistes» contre le Mali. Moussa Dicko a appelé les autorités maliennes à ouvrir une enquête crédible pour que la lumière soit faite et que justice soit rendue.
Outre cet assassinat barbare, le président de la jeunesse de Tabital Pulaaku déplore plusieurs cas de disparitions d’individus, tous appartenant à la communauté peule en citant le cas de l’activiste Hamadoun Kounta, qui est porté disparu dans les conditions que tout le monde ignore. « A cela s’ajoute une longue liste des peuls détenus par les djihadistes, face auxquels enlèvements, nous appelons les hautes autorités de la transition à s’impliquer pour leur libération », a-t- ajouté. Poursuivant que Tabital Pulaaku ne peut pas passer sous silence des centaines de peuls de tous âges, de toutes les régions qui croupissent dans de nombreuses prisons du pays sans jugement parce que présumés djihadistes. « La très grande majorité est arrêtée sans aucune preuve », a protesté Moussa Dicko qui exhorte les autorités maliennes à diligenter le traitement de leurs dossiers afin de les relâcher dans les meilleurs délais.
12 civils tués à Gabero
Déplorant ce traitement réservé contre son ethnie, le président de la jeunesse a indiqué que la communauté peule, comme toutes les autres communautés du Mali aspirent à la paix, à la sécurité et à la prospérité. Selon lui, réduire la lutte contre le terrorisme à une question ethnique ne fera qu’alimenter la division et la haine, et d’affaiblir ainsi notre capacité collective à lutter efficacement contre cette menace commune. « Il est important ici, de souligner que les premières victimes de ces terroristes sont des peuls. Le cas de Gabero, lourdement éprouvé par l’assassinat de 12 civils et le razzia de la quasi-totalité du cheptel au mois de juin dernier », a t-il souligné.
L’association Tabital Pullaku recommande aux autorités à mener la lutte contre le terrorisme en privilégiant une approche différenciée et efficace, concentrée sur les individus et les groupes qui représentent une véritable menace pour notre sécurité. Pour ces jeunes, tous les extrémistes violents cherchent précisément à semer la discorde et la haine au sein des communautés locales. Toute chose qu’il demande à l’Etat de prévenir afin que les populations ne tombent dans l’amalgame. « Il est essentiel que l’armée travaille en étroite collaboration avec les communautés locales dans la lutte contre le terrorisme, cela permet de renforcer la confiance mutuelle, de recueillir des renseignements précieux et d’identifier les individus ou les groupes radicaux sans généraliser l’ensemble de la communauté », a conclu le président de la jeunesse Tabital Pulaaku, Moussa Dicko.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net