Vingt-deux civils, dont vingt supplétifs de l’armée, ont été tués vendredi dans deux attaques de jihadistes présumés dans le nord et l’ouest du Burkina Faso, a appris l’AFP samedi de sources sécuritaires et locales.
« Le village de Kogsablogo », situé prés de Boulsa, chef-lieu de la province du Namentenga (région du Centre-Nord), « a fait l’objet d’une attaque dans la journée du vendredi par des groupes terroristes », a indiqué une source sécuritaire.
« Le bilan est de seize Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) tombés (tués) », a précisé cette source.
« Dans leur riposte, les éléments ont également infligé des pertes à l’ennemi », a-t-elle ajouté.
Confirmant « l’attaque » qui « a visé les VDP de la localité », un habitant a indiqué qu’au moins deux civils avaient également été tués et deux autres blessés.
« Les assaillants ont également incendié des maisons, des charrettes et des motos, ainsi que le marché », a poursuivi cet habitant, appelant à une « opération militaire d’envergure dans la province du Namentenga qui connaît une recrudescence des attaques ».
Selon une deuxième source sécuritaire, une autre attaque a eu lieu dans la même journée à Fô, une commune de la province du Houet (région des Hauts-Bassins, ouest). « Quatre VDP du village de Kiébani ont été tués dans cette attaque », a-t-elle précisé.
Selon des habitants de la commune joints par l’AFP, Fô, ciblée par des violences jihadistes depuis plusieurs semaines, « se vide jour après jour de ses populations ».
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes qui s’intensifient.
Mercredi, une vingtaine de civils avaient été tués lors de deux attaques dans le nord et l’est.
Le 26 juin, au moins 71 hommes, dont 31 soldats et 40 supplétifs civils de l’armée, étaient morts dans trois attaques de jihadistes présumés, les deux plus meurtrières ont eu lieu dans la province du Centre-Nord.
Les violences ont fait depuis huit ans plus de 10.000 morts, civils et militaires, selon des ONG, et plus de deux millions de déplacés internes.
Le pays est dirigé depuis fin septembre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, le deuxième en huit mois, et qui a affiché sa détermination à combattre les jihadistes malgré la multiplication des attaques.
AFP