Au Burkina Faso, le Premier ministre Kyelem de Tambela a reçu en audience, mercredi dernier, une délégation de l’Ong Oxfam International. Elle est venue plaider pour la levée de la suspension des transferts monétaires dans certaines régions du pays.
Pour la délégation conduite par le Directeur exécutif par intérim Amitabh Behar, cette restriction entrave l’application effective du protocole de Maputo qui oblige les pays à allouer au moins 10% de leurs ressources budgétaires nationales au développement agricole et rural.
« Avant de s’adonner à l’agriculture, il faut être en vie »
La réponse du chef de la Primature a été très claire : « Les terroristes tuent les populations aux mains nues. Avant de s’adonner à l’agriculture, il faut être en vie. L’application du protocole de Maputo n’est pas notre priorité ». La priorité du Burkina Faso c’est plutôt, la « reconquête de notre territoire et la sauvegarde de la vie de nos populations » a déclaré le Premier ministre.
Il a ensuite expliqué les raisons qui ont poussé Ouagadougou a suspendre ces transferts monétaires. Selon ses dires, « certains bénéficiaires transfèrent cet argent à leurs parents ou complices des terroristes ». De plus, certaines ONG abritent des « agents de renseignement » étrangers.
« Le constat est fait que certaines ONG sont infiltrées par des agents de renseignement occidentaux. Certaines ONG alimentent même le terrorisme » a-t-il déclaré selon l’Agence d’information du Burkina (AIB). Kyélem de Tambela a pour finir invité ses hôtes à aider le pays à mettre fin « au conflit ».
« C’est en cela que nous comptons nos vrais amis. Nos amis sont ceux qui nous aident à mettre fin au conflit, et non ceux qui l’alimentent et viennent ensuite pour vouloir aider les survivants ».