Après, son succès en mars 2023 avec une levée de 120 milliards FCFA, il récidive le mercredi 14 juin, au cours d’une opération qui a permis de récolter 40 milliards FCFA, à travers une émission simultanée de Bons et d’Obligations Assimilables du Trésor (BAT ; OAT) avec des échéances respectives de 182 jours, 364 jours et 3 ans.
Vingt-sept investisseurs, actifs sur le marché des titres publics, ont favorablement répondu à l’appel du trésor public malien en soumettant un total de 41,49 milliards de francs CFA, soit un taux de couverture du montant mis en adjudication de 103,73%.
Ce montant se répartit de la manière suivante : 37,06 milliards FCFA sur le BAT de 364 jours et 3,07 milliards FCFA sur celui de 182 jours.
Seuls cinq places sur les 8 que compose l’Union, ont participé à l’effort de mobilisation du Mali à savoir, le Bénin (7,02 milliards de francs CFA), le Burkina Faso (8,64 milliards de francs CFA), la Côte d’Ivoire (8,6 milliards de francs CFA), le Mali (8,44 milliards de francs CFA) et le Sénégal (7,43 milliards de francs CFA).
Malgré la crise politique que traverse actuellement le Mali, le marché de l’UEMOA lui réitère sa confiance. Cette crise n’a estompé en rien l’engouement des investisseurs de l’espace pour les titres publics du pays.
Le Mali, depuis plusieurs décennies, présente un solde budgétaire qui est structurellement déficitaire (à savoir dépenses supérieures aux recettes, donc l’économie est financée par des endettements).
Cette année qui s’achève à l’instar des années antérieures a été pénible pour les Maliens. Du chômeur au plus haut commis de l’État, c’est le même refrain sur toutes les lèvres: « Ça ne va pas ! Ça ne va pas !». La vie au Mali, on ne peut pas finir de parler de sa cherté. Pourtant cette crise n’est que la conséquence des évènements survenus en 2012, accentué par la crise sanitaire. Ces crises ont fortement touché la quasi-totalité des entreprises, beaucoup ont dû diminuer leur production dans le meilleur des cas et le licenciement dans le pire des cas.
L’économie malienne est sujette à des problèmes de gouvernance, aux lenteurs administratives et à la corruption. La situation ne date pas d’aujourd’hui. Les facteurs à l’origine de cette crise remontent depuis le renouveau démocratique. Mais un autre phénomène est venu intensifier cette crise, celui de la perte de confiance entre gouvernants et administrés engendrée par l’instabilité politique du pays.
La situation est préoccupante. Le pouvoir d’achat du Malien baisse de plus en plus. De nombreuses familles ont des difficultés pour assurer les trois repas quotidiens. Le gouvernement semble attribuer les difficultés actuelles à la conjoncture internationale défavorable.
Il ne se passe pas un seul jour, ces derniers temps, sans que le front social ne connaisse une grève ou un mouvement de protestation populaire du genre meeting, sit-in et marche. D’un secteur à un autre, le mécontentement, et le désarroi se font sentir avec force, et mettent plusieurs services publics en état de veille. Le gouvernement passe plus de temps à tenter de désamorcer cette situation qu’il a créé, plutôt que de s’occuper réellement des préoccupations du peuple. Au cœur de leurs revendications, on retrouve l’amélioration de leurs conditions sociales professionnelles à travers le respect de certains engagements du gouvernement. Cette situation témoigne un mal être et un mal vivre, qui se généralise, et ne cesse de s’amplifier de jour en jour. Les clans au pouvoir se partagent les maigres ressources du pays. Pendant ce temps, les fils des pauvres qui croupissent sous le poids de la cherté de la vie, meurent dans l’indifférence totale dans une bonne partie du pays abandonnée par l’Etat. Le cas récent de Ménaka est une parfaite illustration.
A Yattara