En dépit du fait que les partis politiques ont été sevrés du financement public annuel que la loi leur confère comme droit, ils sont invités à mouiller le maillot pour le oui.
En dehors de quelques partis contestataires qui prônent le non, la plupart des formations politiques tentent vaille que vaille de claironner le oui en faveur du texte constitutionnel initié par le Col Assimi Goïta. C’est pourquoi la campagne référendaire est plutôt morose, faute d’un grand engouement des acteurs politiques. Ceux-ci semblent tirer le diable par la queue, par manque de financement depuis 2018. Et le pouvoir de Transition n’a rien fait pour mettre fin à cette galère des formations politiques. Alors que les partis sont les appareils pouvant donner plus d’amplitude et d’échos aux messages des autorités du pays.
C’est dans cette optique que depuis le début de la campagne pour le référendum du 18 juin, l’on ne voit aucun parti politique mener sa propre tournée de propagande en faveur du oui ou du nom. Presque tous les leaders politiques se contentent de tenir quelques timides sorties médiatiques pour véhiculer leurs positions. Ce qui rend très morose cette période d’explication des tenants et des aboutissants du projet de changement de la loi fondamentale du pays. Alors que pour l’amorce de la nouvelle République, la quatrième du genre, il était souhaitable que toute la classe politique se lance dans la bataille, afin d’édifier les populations sur les enjeux des réformes envisagées.
Avec ce tableau peu reluisant de ce qui devait être une fête électorale, l’on ne peut gager que le gouvernement va rectifier le tir, pour débloquer au moins une partie de ce financement public, avant la phase des élections générales à venir. Si cela n’est pas le cas, l’on pourra parier sur des contre-performances électorales de nos acteurs politiques lors des prochains scrutins. Ce sera sûrement un recul du fait partisan, et, par ricochet, un recul de la démocratie malienne.
Boubou SIDIBE/maliweb.net