Les autorités de la transition ont procédé depuis la convocation du collège électoral à la vulgarisation du projet de constitution. Pour une participation record le gouvernement essaie de réunir toutes les conditions afin que le ‘’OUI’’ puisse l’emporter. Pour rappel cette élection est le premier test du gouvernement de la transition donc sa réussite sera de l’aubaine pour les autorités et une indication sérieuse pour la suite. Incontestablement le succès du referendum peut être gage de réussite des autres scrutins à venir à savoir les législatives et la présidentielle. A quelques jours seulement du référendum, la tension est palpable et le Mali s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire par le ‘’OUI ou le NON’’. Ainsi les enjeux sont de taille, même si l’organisation de ce scrutin commence bien, il ne faut pas négliger le poids des opposants à savoir les religieux et certains groupements politiques.
Ce référendum constitutionnel est considéré comme la première et l’étape la plus importante pour les autorités de la transition qui cherchent à convaincre l’opinion nationale et internationale de sa volonté à organiser les élections pour tourner la page de la transition. Elles jouent leur crédibilité et leur honneur afin de respecter leurs engagements. En effet, l but de ce premier test est de jauger la capacité organisationnelle des autorités qui doivent organiser d’autres scrutins comme l’élection présidentielle en 2024 qui marquera la fin de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel et politique normal.
En effet, le gouvernement de la transition dans le souci de respecter le délai imparti veut d’abord s’atteler a des réformes institutionnelles et constitutionnelles, dont le referendum constitutionnel. Ces réformes sont leurs priorités. Avec l’adoption de la nouvelle constitution les autorités de la transition ont la volonté de réussir là où plusieurs présidents ont échoué notamment AOK, ATT et IBK. Pour rappel ces trois anciens régimes ont tenté de modifier la constitution sans succès. Mais au vu du déroulement de la vulgarisation à travers les organisations mis en place à Bamako en passant par les régions et aussi les maliens résidant à l’extérieur cette fois-ci serait peut-être la bonne pour le gouvernement. L’arbre de grand tapage médiatique des partisans du Oui ne doit pas cacher la forêt des quelques opposants qui sont aussi vent debout. A commencer par les religieux, qui appelleront à voter contre car pour eux cette constitution est un recul pour les religions. A ceux-ci s’ajouteront les groupements des partis politiques et les associations qui sont opposés à cette nouvelle constitution. La grande inquiétude à ce niveau est que les religieux sont écoutés par une frange importante de la population donc leur mot d’ordre pourrait faire mouche en faveur du non. En effet, les religieux conditionnent leur vote à la nouvelle constitution à l’introduction du statut d’un Etat multiconfessionnel au lieu d’un Etat laïc. Quant aux opposants politiques ils estiment que la nouvelle constitution donnera des pouvoirs exorbitants au président de la République qui passera d’un président à un monarque .
Les élections se tiendra-t-il sur tout le territoire national ?
C’est la question que beaucoup d’observateurs de la scène politique et de la société civile se posent. Car vu la crise multidimensionnelle que le pays traverse notamment dans le secteur de l’insécurité la question reste posée. La situation sécuritaire pousse plus au doute quant à la tenue de ces élections dans toutes les régions. Il faut savoir qu’en dehors de Bamako et certaines régions comme Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou les autres endroits ne sont p as sans reproche d’où la légitime question est ce que les élections pourront se passer sans aucune entrave liée à l’insécurité ?
En somme, malgré tous ces défis l’on ne pourra qu’espérer et souhaiter qu’Assimi et son gouvernement puissent réussir là où beaucoup d’autres ont échoué.
Oumou SISSOKO