On se rappelle de la «Lettre ouverte» de Mme Konté Fatoumata Doumbia (datée du 23 novembre 2022) et dans laquelle elle avait demandé au président de la Transition d’examiner le cas Mme Bouaré Fily Sissoko (l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances de feu Ibrahima Boubacar Kéita en détention provisoire depuis août 2021 dans le cadre de l’affaire dite de «l’avion présidentiel»). C’était à la veille du nouvel an 2023 que «les Maliens et Maliennes souhaitent entamer dans la paix, la sécurité, la cohésion afin de mieux réussir nos réformes institutionnelles et booster le développement» !
«La commission d’élaboration de l’avant projet de la nouvelle constitution a battu un travail incommensurable qui est à saluer. Cependant, je crois personnellement que certaines dispositions méritent plus de réflexion», a-t-elle souhaité ! L’exigence de la nationalité malienne d’origine (article 46) pour être candidat à l’élection présidentielle est-elle discriminatoire et par conséquent injuste et anti-démocratique ? Pourquoi plafonner l’âge limite à 75 ans pour la candidature à l’élection Présidentielle ? L’article 72 donne la possibilité au parlement de destituer le président de la République : quelles que soient les conditions, je puis vous assurer qu’il sème les germes d’une déstabilisation permanente.
Que dire de l’article 73 qui fait d’un ex-président de la République pénalement responsable devant les juridictions de droit commun et un mois après sa cessation de fonction des procédures judiciaires peuvent être engagées contre lui ?… Autant de questions qu’elle avait posées au chef de l’Etat dans cette «Lettre ouverte». Et de s’interroger, par rapport à la dernière question, «pour quelqu’un qui aura été le 1er responsable du pays, président du Conseil supérieur de la magistrature, président du Conseil supérieur de la défense et de la sécurité serait-il vraiment juste ou simplement humain de le poursuivre comme un vulgaire malfaiteur» ?
«Malgré tous les efforts fournis par les partenaires, notamment l’association ANBIKO, Bamako n’a jamais été aussi sale de mon mémoire. Si je pense que, en 2016 tout près, le gouverneur de Niamey est venu s’enquérir de l’expérience de Bamako, je trouve qu’il y a probablement une stratégie pour améliorer et assainir l’environnement de la capitale du Mali», avait-elle aussi souligné à l’attention du président Assimi Goïta. Et de conclure, «Excellence mon Colonel, après la Rectification, la Révolution malienne doit absolument et urgemment être Recadrée pour le Mali Nouveau auquel nous aspirons tous…», avait conclu Mme Konté. Si ce n’est pas du courage, c’est sans doute de la realpolitik !
Moussa Bolly