Au Sénégal, les maladies d’origine alimentaire causent un lourd tribut à la population. Elles sévissent de façon récurrente et sont accentuées par la prolifération d’aliments vendus sur la voie publique, les changements notés dans les modes de préparation et de transformation des aliments, la mondialisation des échanges, le développement des technologies et la restauration hors foyer de plus en plus importante, renseigne Abdoulaye Diouf, Directeur des Industries de transformation de la pêche.
« En effet, la globalisation des marchés a entrainé une circulation rapide des aliments et, par conséquent, une large propagation des crises alimentaires, amenant les autorités publiques, partout dans le monde, à accorder une attention particulière au secteur de l’agroalimentaire et à s’interroger davantage sur la capacité des inspecteurs sanitaires à prendre en charge les problèmes liés à la sécurité sanitaire des aliments », affirme M. Diouf.
D’après lui, en raison de la mondialisation des crises alimentaires, la sécurité sanitaire des aliments s’impose, de plus en plus, comme une problématique émergente. Surtout que, assure-t-il, « les estimations en 2015 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au niveau mondial, presque une personne sur 10 tombe malade chaque année à cause des maladies d’origine alimentaire, entrainant 420 000 décès par an, dont le tiers chez les enfants de moins de 5 ans. Dans la région africaine, plus de 91 millions de personnes tombent malades, entrainant 137 000 décès ; ce qui représente 1/3 de la mortalité mondiale due aux maladies d’origine alimentaire. Les maladies diarrhéiques sont responsables de 70 % de la charge de ces maladies d’origine alimentaires ».
Maillon essentiel dans le contrôle des procédures d’inspection et de contrôle sanitaires des produits de la pêche, de la qualité des produits alimentaires, les inspecteurs de la Direction des Industries de transformation de la pêche (DITP) et de la Direction des Pêches maritimes (DPM) bénéficient d’un programme de formation initié par la Direction des Industries de transformation de la pêche du ministère des Pêches et de l’Économie maritime du Sénégal et l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA).
Durant cinq jours, ils seront formés sur les thématiques portant sur « L’inspection et le contrôle sanitaires des produits de la pêche basés sur l’analyse des risques » (notions de danger et de risque, et leur prise en compte dans la prise de décision sur les différentes chaines de valeur). Un programme de formation soutenu par CEA AGRISAN.
« Au Sénégal, les maladies d’origine alimentaire sévissent de façon récurrente. Celles-ci sont dues à plusieurs facteurs que sont la multiplication des petits restaurants de rue, l’évolution des modes de préparation et de transformation des aliments, l’accroissement de la restauration hors foyer et le développement de la technologie », renseigne le Pr. Jean Fall, représentant du directeur de l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture.
« Les toxi-infections d’origine alimentaire peuvent conduire à des situations d’urgence. Si le pays affecté n’est pas préparé à y répondre efficacement, elles peuvent aboutir à des conséquences néfastes sur la santé des populations, l’économie nationale, en ce qui concerne la stabilité des prix et des marchés, et du coût élevé des mesures prises pour atténuer les effets de la menace et la sécurité alimentaire, du fait de la fermeture des marchés et de la réduction des moyens de subsistance », indique M. Diouf.
Créé en 2003, l’IUPA a une vocation régionale et accueille dans ses promotions des étudiants ressortissants de pays africains (Gabon, Mauritanie, Guinée, Gambie, Guinée-Bissau, Congo, Comores, Djibouti…).