Face au risque d’insécurité alimentaire de plus en plus préoccupant, le Soudan, Haïti, le Burkina Faso et le Mali font désormais partie des pays en alerte maximale, a annoncé l’ONU ce lundi 29 mai.
Trois zones qui nécessitent une attention «urgente» de la communauté internationale. En effet, Haïti, le Sahel et le Soudan ont rejoint, pour des raisons différentes, la liste des régions et pays en alerte maximale, face au risque croissant de famine, a alerté lundi 29 mai l’ONU dans un rapport.
«Haïti, le Sahel (Burkina Faso et Mali) et le Soudan ont été élevé aux plus hauts niveaux de préoccupation» en terme d’alimentation des populations, ont indiqué l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et le Programme alimentaire mondial (PAM), dans un rapport commun publié ce lundi.
«Cela est dû aux graves restrictions de mouvement des personnes et des biens en Haïti, ainsi qu’au Burkina Faso et au Mali, ainsi qu’à l’éruption récente du conflit au Soudan», ont-ils précisé.
Et pour cause, la guerre au Soudan, qui a éclaté en avril dernier entre le chef de l’armée et son rival, devrait probablement «avoir des ramifications significatives pour ses pays voisins», a, de plus, ajouté le rapport.
JUSQU’À 18 «POINTS CHAUDS» RÉPERTORIÉS DANS LE MONDE
Afghanistan, Nigeria, Somalie, Soudan du Sud et Yémen… La liste était déjà longue pour les pays placés en alerte maximale et requérant «l’attention la plus urgente». Au total, ce sont 18 «points chauds» qui sont mentionnés dans le rapport, comprenant ainsi 22 pays dans le monde.
Si l’ONU dans son rapport avec la FAO et le PAM, tente de dresser des perspectives à six mois quant à l’évolution des situations de ces différentes zones, pour le moment, une partie de leur population est exposée à la famine ou risque de la subir, correspondant à la phase «catastrophe» (phase 5), la plus élevée de la classification sur la sécurité alimentaire (CIP).
De surcroît, les habitants de ces pays risquent également une détérioration vers des conditions catastrophiques, car ils sont déjà en situation d’urgence (phase 4).
Un autre évènement pourrait bien encore perturber ces régions : le retour probable du phénomène climatique El Niño. D’après une étude citée par le rapport, il aurait 82% de chances de revenir durant la période de mai à juillet, lui qui est généralement associé à une augmentation des températures, une sécheresse accrue dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres.
«Ce changement des régimes climatiques peut avoir des implications significatives pour différentes régions du monde», et notamment pour «plusieurs points chauds de la faim», se sont inquiétés la FAO et le PAM.