Aider les forces armées nigériennes à monter en puissance, sans s’y substituer : c’est la nouvelle philosophie des partenariats de la France au Sahel, après neuf ans d’engagement au Mali où « on faisait trop à leur place », souffle un haut gradé.
Dans la soute baignée de lumière verte, les visages sont concentrés. Quelques soldats parviennent à s’assoupir, tête posée sur leur sac ou leur casque lourd.
Après une heure de vol, les équipages annoncent d’une voix forte le décompte avant largage sur la région du Liptako nigérien, non loin de la frontière malienne. La sonnerie retentit, les portes latérales de l’appareil s’ouvrent, l’heure du saut a sonné.
« On ne s’arrête pas ! », crie un officier alors que les paras se jettent dans la nuit noire à une cadence effrénée, emplissant le ciel de toiles beige. A la moindre hésitation du sauteur, un coup de coude du largueur vient régler la question.
En une minute à peine, les dizaines de militaires ont sauté sur les étendues sablonneuses du sud-ouest du Niger. L’avion brutalement vidé de ses passagers opère un demi-tour, cap sur la base de Niamey. Au sol, l’infiltration de nuit va bientôt commencer