Dans un rapport intitulé « L’économie marocaine entre défis et opportunités », il est expliqué que l’économie nationale a pu réaliser une reprise rapide après la pandémie de Covid-19. La croissance en 2021 a enregistré un bond de 7,9 %, par rapport à la moyenne dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (3,7 %) et même au niveau mondial (6 %).
Le rapport indique que « cette reprise a permis à l’économie marocaine de retrouver les niveaux d’avant la crise, mais l’année 2022 a été marquée par une série de chocs externes représentés principalement par les répercussions de la guerre en Ukraine, et des chocs internes à travers la sècheresse, qui a provoqué un changement dans la dynamique. »
Face à cette situation, le gouvernement a été contraint de restreindre les exportations de certaines denrées comme les tomates, les oignons et les pommes de terre, car il leur est désormais interdit d’exporter vers le marché ouest-africain afin de limiter la forte hausse des prix sur le marché local.
L’étude explique que « la loi de finances 2023 prévoit un déficit de 4,5 %, mais cet objectif sera difficile à atteindre si un niveau durable d’investissement public est maintenu à 6 % du PIB ».
Compte tenu des prix élevés des importations de pétrole et de céréales, le déficit du compte courant s’était détérioré en 2022, les exportations de phosphate n’ayant pas pu le compenser, représentant 23 % des exportations.
D’autre part, le tourisme connaît un retour aux niveaux d’avant la pandémie, puisqu’il devrait générer des revenus confortables en 2023, en plus des envois de fonds de la communauté marocaine à l’étranger, qui ont atteint un niveau record l’an dernier, ce qui contribuera à limiter la détérioration du solde du compte courant en 2023.
Le Maroc cherche à atteindre une croissance de 4 % cette année et un taux d’inflation de 4,5 %, mais cette ambition se heurte à une détérioration de l’activité internationale, car l’Union européenne, partenaire commercial du Royaume, continuera à faire face à une situation économique défavorable, après la croissance réalisée en 2022 de 3,5 % et 5,2 % en 2021. Dans la zone euro, elle devrait être de 0,9 % cette année.
Le rapport considère que la mondialisation, qui a conduit à davantage d’externalisation depuis les pays à bas coûts, a montré ses limites après la crise de la pandémie de Covid-19, car la dépendance excessive des pays européens vis-à-vis de la Chine et de la Russie a coûté cher après l’émergence de problèmes de pénurie et de perturbations des chaînes d’approvisionnement.
Les stratégies des entreprises européennes reposent actuellement sur un axe principal représenté par la réduction de la dépendance vis-à-vis de pays géographiquement, politiquement et socialement éloignés, et l’objectif est de réduire les coûts de transport, les risques de pénurie et les risques non liés aux coûts tels que l’image et la réputation. Dans ce contexte, l’économie marocaine bénéficie d’avantages compétitifs et stratégiques qui en font une destination privilégiée pour les entreprises européennes à la recherche de moindres coûts et d’une proximité géographique garantissant un approvisionnement rapide et des coûts moindres.