Le lundi 20 mars dernier, le ch ef de la transition malienne, colonel Assimi Goita a présenté le projet de constitution aux forces vives de la nation.
Aujourd’hui, ce projet de constitution divise les acteurs politiques du pays. Le référendum qui devait avoir lieu le 19 mars dernier a été fixé au 18 juin 2023 par le gouvernement en place après consultation des responsables électoraux et ainsi que les dirigeants politiques et religieux.
La carte de la montre
Ce report n’est, selon une partie des hommes politiques, qu’un stratagème des militaires au pouvoir afin de se maintenir davantage à la tête du Mali.
La transition qui est arrivée au pouvoir au Mali après avoir renversé l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, avait pris du retard dans l’organisation des élections pour rendre le pouvoir aux civils.
Après 18 mois, les militaires avaient avait décidé de prolonger la durée de leur bail de deux ans. Ce qui leur avait valu d’ailleurs des mesures de rétorsion de la par la CEDEAO.
En juillet dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a levé les sanctions contre le Mali après que le chef militaire, le colonel Assimi Goita, a déclaré que les élections se tiendraient en février de l’année prochaine.
Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maiga, a évoqué pour sa part des raisons techniques qui justifient le report du référendum au 18 juin prochain.
Il a déclaré que le “léger” report n’affecterait pas la transition de 24 mois du pays vers un régime civil qui a commencé en mars dernier.
“Le report du référendum pour être fixé au 18 juin prochain, n’affecte pas le calendrier, pour le moment, car les dates indiquées pour les autres élections restent inchangées”, a déclaré le Col Maiga.
État laïc ou État multiconfessionnel
Au-delà des réserves des hommes politiques, une frange de la société civile s’oppose également à l’adoption du projet de constitution. Selon les religieux, ce nouveau projet vise à faire du Mali un État laïc « plutôt multidimensionnel ».
La Ligue malienne des imams et des savants pour la solidarité islamique (Limama) a appelé ses partisans à rejeter le projet de constitution. « La laïcité, concept dont la définition est sujette à interprétation, est une astuce que les gouvernants utilisent à leur guise pour exclure la religion ou les religions [des affaires publiques]. Cette pratique a été utilisée par le pouvoir colonial ainsi que par tous les régimes qui ont gouverné notre pays depuis l’indépendance », a déclaré la Limama.
Le colonel Goïta a tenu à réaffirmé « l’attachement à la forme républicaine et la laïcité de l’Etat », alors qu’il recevait la version finale du projet de constitution en février dernier.
« La laïcité ne s’oppose pas à la religion et aux croyances. Elle a pour objectif de promouvoir et conforter le vivre-ensemble fondé sur la tolérance, le dialogue et la compréhension mutuelle », indique le document.
A; Diallo