Au Mali les autorités ne décolèrent pas après la publication du rapport de l’ONU sur le massacre de Moura (village malien de la région de Mopti). Elles ont décidé d’engager des poursuites judiciaires contre les enquêteurs de l’organisation internationale. Ceux-ci sont accusés « d’espionnage, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de complot militaire ».
« Manœuvre clandestine contre la sécurité nationale »
Selon un communiqué du gouvernement malien, les enquêteurs onusiens ont fait une « manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du », pays en utilisant des satellites pour obtenir des images sans l’aval et à l’insu de Bamako. Les auteurs de ce rapport « biaisé » seront donc traînés devant la justice assure le porte-parole de l’exécutif malien le Colonel Abdoulaye Maiga. Il a par la suite comparé l’attitude de cette mission de l’ONU à celle des Français.
Du « deux poids deux mesures »
Aux dires du haut gradé, ces derniers avaient placé illégalement un drone au-dessus de la base de Gossi, le 20 avril 2022 pour filmer des cadavres minutieusement prédisposés dans le dessein d’accuser les forces de défense et de sécurité du Mali.
Le Colonel Abdoulaye Maiga a par ailleurs dénoncé la politique de « deux poids deux mesures » de l’ONU. En effet, selon le porte-parole du gouvernement malien, cette commission d’enquête de l’ONU a été mise en place au moment où le Mali portait plainte devant le Conseil de Sécurité, le 15 août 2022, sur les « actes d’agression contre sa souveraineté et son intégrité territoriale ».
Il n’y avait que des combattants terroristes parmi les morts, soutient Bamako
L’Onu n’a pas daigné créer une commission d’établissement des faits pour vérifier les accusations d’espionnage émises contre la France, a fustigé Bamako.
Rappelons que dès la publication du rapport de l’ONU, le Mali avait dénoncé un document « biaisé reposant sur un récit fictif ». Ce rapport accuse clairement l’armée malienne et ses supplétifs étrangers d’avoir exécuté « au moins 500 personnes » à Moura lors d’une opération anti-jihadiste. Pour Bamako, il n’y avait que des combattants terroristes parmi les morts.