En utilisant des satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l’insu des autorités maliennes, la mission de l’ONU a effectué, selon un communiqué du gouvernement malien, une « manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali ». Des poursuites sont engagées contre les auteurs du rapport « biaisé » sur les opérations militaires de Moura (région de Mopti).
Maliweb.net – Quarante-huit heures après la publication du rapport de l’ONU sur Moura, la réaction du gouvernement malien est sans appel. Le Gouvernement ouvre une « enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits et ses complices ». Sans préjuger de la qualification des autorités judiciaires, le gouvernement accuse la mission de l’ONU d’« espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat et de complot militaire ». Des crimes punis par le Code pénal et le Code de justice militaire du Mali.
En tenue militaire, le Colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, a donné lecture du communiqué du gouvernement, ce samedi 13 mai, sur l’ORTM. Dans le communiqué, le Gouvernement du Mali rappelle que cette attitude de la mission de l’ONU ressemble à un « cas d’espionnage de la junte française » qui avait placé illégalement un drone au-dessus de la base de Gossi, le 20 Avril 2022, pour filmer des cadavres humains, minutieusement prédisposés, dans le but d’accuser les FAMa.
Selon « Monsieur Je répète », il est contradictoire et paradoxal de noter la célérité avec laquelle la mission d’établissement des faits a été mise en place au moment où le Mali portait plainte devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le 15 Août 2022 sur les « actes d’agression contre sa souveraineté et son intégrité territoriale ». Selon le porte-parole du gouvernement, « aucune commission d’établissement des faits n’a été mise en place » par l’ONU pour vérifier les accusations d’espionnage émises contre la France. Une politique des « deux poids deux mesures » que dénonce le gouvernement du Mali.
Des « motifs raisonnables de croire… »
Selon le rapport de l’ONU, il y a des « motifs raisonnables de croire qu’au moins 500 personnes auraient été tuées » entre le 27 et le 31 mars au cours de l’opération militaire à Moura. Aussi, le rapport révèle des « motifs raisonnables de croire que 58 femmes et jeunes filles ont été victimes de viol et autres formes de violences sexuelles perpétrés par des éléments des Forces Armées Maliennes ». Le rapport reconnaît, cependant, la neutralisation d’une « trentaine de membres de la Katiba Macina » au cours de la même opération.
Dans son communiqué, le gouvernement informe qu’« aucun ressortissant civil de Moura n’a perdu la vie pendant l’opération militaire ». Parmi les morts, explique le communiqué lu par le Colonel Abdoulaye Maïga, « il n’y avait que des combattants terroristes et toutes les personnes interpellées ont été mises à la disposition de la Gendarmerie de Sévaré ». Sur Moura, une enquête judiciaire est déjà en cours et les conclusions seront rendues publiques en temps opportun, informe le communiqué.