Pour la 4e fois, Koulikoro a accueilli du 15 au 19 mars, la quatrième édition du festival AG’NA sur l’ile déserte au milieu du fleuve Niger. Le thème réconciliation nationale et cohésion sociale a été suffisamment débattu.
Placé sous le thème du « Changement social à travers l’art et le numérique » et sous le signe de la « Réconciliation nationale et des retrouvailles entre les Maliens », la cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du ministre des Sports, de la Jeunesse et de la construction citoyenne. Ce dernier avait à ses côtés le ministre des Maliens de l’Extérieur, le gouverneur et le maire de Koulikoro, les responsables du festival AG’NA.
Né de l’union entre deux événements majeurs dans l’agenda culturel malien (festival de cinéma et d’arts numériques nommé Ciné à Dos et le mythique Festival au Désert d’Essakane/Tombouctou), AG’NA a vibré pendant 4 jours sur l’île désert de Koulikoro. Les sonorités de la musique malienne dans toute sa diversité, ont invité la lumière des techniciens, pour se mettre au service du vivre ensemble et de la cohésion sociale. De telle sorte que AG’NA fut quatre jours de concerts sur l’ile déserte, de projections de films dans les quartiers populaires de Koulikoro, des ateliers de formation dans le domaine de la photo avec les femmes et hommes photographes de Koulikoro, des créations et diffusions d’œuvres d’arts numériques, et autres installations numériques.
Conférences débats
Le Festival AG’NA c’était aussi la tenue de conférence-débats. Vendredi 17 mars 2023, dans la salle de conférence de l’hôtel Nanagaleni, d’éminents Hommes de culture ont débattu sur deux sous thèmes du festival : « culture et citoyenneté pour un développement durable inclusif dans nos pays » et « la culture au service de la cohésion sociale dans une année d’élections générales ».
Riche de leurs expériences, plusieurs personnalités très connues dans le milieu culturel ont partagé leurs savoirs sur les deux sous thèmes. Parmi eux, Cheick Oumar Sissoko et Mohamed AG Erless (chercheur et écrivain).
Sur la thématique, ils diront que la cohésion sociale peut favoriser la sécurité d’une communauté, et une communauté en sécurité peut à son tour améliorer la cohésion sociale de ses membres. Et d’ajouter que la cohésion sociale favorise l’intégration des individus, leur attachement au groupe et leur participation à la vie sociale.
« La cohésion sociale favorise l’intégration des individus, leur attachement au groupe et leur participation à la vie sociale. Les membres partagent un même ensemble de valeurs et des règles de vie qui sont acceptées par chacun », a laissé entendre M. Erless. Toutefois, a-t-il regretté que depuis un certain temps, avec la mondialisation, tout s’est désagrégé. « La mondialisation a des intérêts pervers ». Et de conseiller « Il faut que chacun de nous reviennent à la tradition. Les acteurs de la culture et partenaires doivent se mobiliser ». Pour réussir la mission, M. Erless dira qu’il faut s’atteler à la construction du malien nouveau.
Et de conclure que pour ce faire, la tenue des Festivals est une réponse depuis l’avènement de la crise socio-économique où s’est effrité le vivre ensemble et la cohésion sociale.