En faisant les compositions du 3ème trimestre pour les candidats au Diplôme d’études fondamentales (DEF), c’est tout simplement faire un semblant de compositions sans cours réellement dispensés. C’est un coup dur porté à l’exécution des programmes dont certains souffrent de retard.
A peine revenus des congés donnés à partir du 24 mars dernier et du temps mort de la fête de Ramadan, les candidats au Diplôme d’études fondamentales (DEF) sont appelés à affronter les épreuves de l’évaluation du 3ème trimestre 2022-2023.
Faut-il le rappeler, les élèves du second cycle, toutes classes confondues, ont composé pour le 2ème trimestre à partir du 22 mars dans certains Centres d’animation pédagogiques (CAP) et bien avant cette date dans beaucoup d’autres. Dans les classes d’examen, sont nombreux les enseignants qui n’ont pas encore procéder au compte rendu des dernières compositions. Mais, une nouvelle évaluation vient d’être entamée dans certains CAP.
Au nombre de ceux-ci figure le CAP de Sébénicoro. Là-bas, les candidats se sont penchés sur les sujets depuis hier lundi 23 avril 2023. Le CAP de Banankabougou entrera dans la danse le mercredi prochain. Aussi, dans le CAP de Ouezzindougou, les candidats sont au parfum du 3ème trimestre 2023 qui débutera le mercredi prochain.
Alors question, a-t-on pensé au niveau d’exécution des programmes dans les différentes écoles ? Le trimestre n’est-il pas vidé de son sens propre ? Autant de questions qui taraudent les esprits de plus d’un. Il est incontestable que le trimestre est défini comme une période de trois mois. Dans les conditions normales, les sujets sont choisis sur les leçons dispensées sur cette période.
Mais voici qu’on est en train de se débrouiller de toutes les manières pour faire composer les candidats au nom d’une année complète. De mars à avril, il n’y a, sans se faire d’illusions, que deux mois, sans compter le temps pris par les congés et les compositions du 2ème trimestre. Partant de là, le trimestre est réduit à moins de 2 mois sous nos cieux.
Le département de l’Education nationale couvre le fondamental et le secondaire. Les derniers débrayages de deux semaines des promoteurs d’écoles privées sont encore présents dans la mémoire des Maliens. De ce fait, peut-on parler d’année scolaire complète ?
Ces trimestres en cascade portent un coup dur à l’exécution normale des programmes. Or c’est aussi pédagogique pour chaque enseignant de terminer avec le programme afin de faire des révisions avant d’envoyer les candidats à la recherche du sésame.
A noter que pour parler d’année complète, il faut attendre d’abord. La refondation souffre beaucoup dans le domaine de l’Education. C’est un secteur qui devrait constituer le centre de gravité de cette volonté affichée des plus hautes autorités de la transition. La ministre Dédéou Ousmane a donc du pain sur la planche et la balle dans son camp.
Bazoumana KANE