En visite à Mopti, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a procédé, vendredi dernier, au lancement officiel de la Stratégie de stabilisation des Régions du Centre. ll était accompagné, pour la circonstance, d’une forte délégation composée du ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, du ministre des Mines, de l’énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, celui du Développement rural, Modibo Keïta, du ministre délégué chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés, Oumarou Diarra et son collègue chargé de l’élevage et de la Pêche, Youba Ba.
Des ambassadeurs des pays accrédités au Mali, les représentants des organisations internationales et des organismes étaient aussi de la rencontre dont le chef de file des partenaires techniques et financiers (PTF) Rolf Holmboe, l’ambassadeur du Danemark et le chef de la Minusma, El Ghassim Wane.
Le Centre du Mali couvre les Régions administratives de Ségou, Mopti, San, Bandiagara et Douentza, soit une superficie de 141.521 km2 pour une population estimée à 4.500.000 habitants. La crise multidimensionnelle que le Mali traverse depuis 2012 dans les Régions du Nord, s’est propagée en 2016 dans celles du Centre.
Cette insécurité a eu pour conséquences de nombreuses pertes en vies humaines, des dégâts matériels et de plusieurs personnes déplacées. C’est pourquoi, le gouvernement de la Transition, pour juguler ce fléau et créer un climat favorable au développement, a adopté la Stratégie de stabilisation des régions du Centre (SSRC) par le décret n° 2022-0536/PT-RM du 9 septembre 2022. Ce document de 142 pages marque un tournant majeur dans la volonté des autorités de la Transition de stabiliser durablement le Centre. Toute chose qui requiert l’engagement de l’ensemble des acteurs au niveau national et international.
QUATRE AXES- Ainsi, la SSRC s’articule autour de quatre axes à savoir le rétablissement de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale ; l’amélioration de la gouvernance et le renforcement de la justice ; la gestion des questions humanitaires et le relèvement économique ainsi que la communication et la coordination. L’objectif de ce lancement est de disséminer le document de SSRC et son plan d’action 2022-2024 au niveau des acteurs nationaux et internationaux. Le chef du gouvernement de dire que cette Stratégie présente des avantages en termes de compréhension des besoins et des priorités.
Dr Choguel Kokalla Maïga a fait savoir les solutions proposées. Parmi celles-ci, l’on retient le retour des représentants de l’état et des élus, l’utilisation des mécanismes de justice transitionnelle pour lutter contre l’impunité, le renforcement des actions humanitaires ainsi que la prise en compte des mécanismes endogènes de prévention et de gestion des conflits inter et intracommunautaires.
En perspective, le patron de l’administration a annoncé la construction de la route Sévaré-Gao et le tronçon Sévaré-Boré. Selon lui, la réhabilitation du tronçon Douentza-Hombori-Gao de la route nationale RN16, la construction et le bitumage de la route Koro-Douentza-Tombouctou et celle de la route Macina-Diafarabé seront des actions phares pour soulager davantage les différentes populations. S’y ajoutent la construction et le bitumage de la route Goma Coura-Nampala-Léré et la route Banankoro-Dioro. D’ores et déjà, Choguel Kokalla Maïga s’est réjoui du retour des déplacés internes et de la réouverture des écoles dans la zone d’intervention de la SSRC. Il a rappelé les principes édités par le chef de l’état, le colonel Assimi Goïta au gouvernement de la Transition. Le Premier ministre a promis de veiller à la mise en œuvre de la Stratégie en question.
NOUVEAU DÉPART- Pour sa part, le chef de file des PTF s’est dit prêt à accompagner les autorités maliennes afin de concrétiser les visions de développement et de stabilisation des populations dans le Centre. L’ambassadeur du Danemark, s’exprimant au nom des PTF, a ajouté que plus de 600 projets et programmes sont financés en faveur de cette partie du pays. Rolf Holmboe a, aussi, mis l’accent sur l’importance de la bonne gouvernance qui, selon lui, passe par une justice rassurante.
Par ailleurs, le chef de la Minusna a laissé entendre que la crise du Centre ne peut être traitée efficacement qu’à travers une stratégie qui est holistique. Pour lui, cette cérémonie revêt une grande importance parce qu’elle va marquer un nouveau départ dans la façon dont les problèmes au Centre sont traités. « Nous allons accompagner ce processus», a dit El Ghassim Wane, affirmant qu’il s’agit maintenant de s’atteler à la mise en œuvre.
La Minusma est engagée aux côtés du Mali, a expliqué le diplomate onusien. à ce propos, il a cité quelques activités des Nations unies ayant trait à la protection des populations, celle des infrastructures, l’appui à la restauration de l’autorité de l’état et la réconciliation. S’inscrivant dans le cadre des priorités identifiées, le patron de la Minusma a fait remarquer que ces actions vont être amplifiées. à son avis, les partenaires font déjà beaucoup. « Il importe de faire davantage pour que notre action soit à la hauteur des défis, des souffrances que subissent les populations dans cette partie du pays», a soutenu El Ghassim Wane.
Enfin, le secrétaire permanent du cadre politique de gestion de la crise du Centre, Dr Mohamed Lamine Haïdara a conclu que la Stratégie est la synthèse des préoccupations des communautés victimes de la crise. L’activité a pris fin par la remise des exemplaires du document aux autorités administratives et politiques des cinq régions concernées. Auparavant, le Premier ministre avait inauguré, le jeudi 16 mars, la salle de spectacle Sory Bamba.