Jeudi dernier, l’Organisation des Nations-Unies a convoqué une Assemblée générale extraordinaire demandant aux 193 Etats membres de voter une résolution demandant le retrait immédiat et sans condition des troupes russes d’Ukraine. 32 ont choisi de s’abstenir et 13 n’ont même pas pris part au vote. La surprise est venue du Mali qui a voté non, une manière de retourner l’ascenseur à la Russie.
En marge de l’an un de l’invasion russe en Ukraine, l’Assemblée générale des Nations unies a réaffirmé son attachement à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, en exigeant, via une résolution soumise aux 193 pays de l’Onu, le retrait immédiat de la Russie et son contraignante des troupes russes d’Ukraine.
L’Assemblée générale de l’Onu ne parvient toujours pas à tomber d’accord pour rétablir la paix. Pour montrer la paralysie de l’Onu ladite résolution a recueilli 147 voix, 7 pays ont voté contre et 32 se sont abstenus. Parmi ces pays, beaucoup sont Africains comme la Guinée, le Burkina pour ne citer que ceux-ci. Mais c’est le Mali qui a créé la surprise. Pour la première fois, il a voté non contre cette résolution, alors que lors du dernier vote de l’Onu au mois d’octobre, dans le cadre du vote d’une résolution exigeant de la Russie de revenir sur sa tentative d’annexion illégale de quatre régions d’Ukraine, il s’était abstenu.
Ce vote du Mali est un retour de l’ascenseur à la Russie qui, par son vote, a bloqué de nombreuses décisions à l’Onu contre notre pays. De façon générale, les abstentions des pays africains traduisent la réalité d’un monde multipolaire, avec des positions étatiques individuelles et potentiellement fluctuantes. La tournée africaine du tout puissant ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov s’inscrit dans ce cadre, c’est-à-dire rallier autant de pays africains à la cause russe.
Bon nombre de commentateurs et analystes affirment qu’on est dans un jeu d’équilibriste qui repose sur la duperie. Le fait que le Mali a voté non contre cette résolution du moins non contraignante, prouve que Bamako a choisi le bloc de l’Est.
Mais Moussa Mara, ancien Premier ministre voit d’un mauvais œil le vote du Mali comme une sorte d’isolement de notre pays sur la scène africaine et internationale. “Faisons attention à ne pas nous isoler dans la région, en Afrique et dans le concert des nations ! Ne prenons pas part aux conflits géopolitiques éloignés de nos préoccupations. Abstenons-nous, comme la plupart des pays africains, quand on ne peut faire autrement”, conseille-t-il sur sa page Facebook.