Les populations déplacées d’Ellole Madiediame, dans le Djibidione, à cause des opérations de ratissage engagées par l’armée sénégalaise dans le Nord-Sindian, regagnent progressivement leur localité, après trois ans d’exil en Gambie. Près de 400 personnes ont manifesté leur désir de retour. Seulement, les modalités d’un retour ne sont pas réunies, selon le chef de village Bakary Diémé.
Quarante-cinq des 95 concessions que comptait Madiediame sont encore fonctionnelles. La reconstruction des maisons détruites n’a pas commencé. Dans l’une des maisons de refuge, 25 personnes de familles différentes y sont logées. Une phase transitoire en attendant le nettoyage et la désinfection des autres maisons.
Soulignons que 3 045 personnes ont habité le village avant les opérations de sécurisation, selon Bakary Diémé. En ce moment, les difficultés d’approvisionnement en eau potable se font sentir. Il faut parcourir 2 km pour trouver le liquide précieux, avec des motos-Jakarta. Les puits du village ne fournissent plus une eau de qualité, a déploré le chef du village composé de quatre quartiers.
Au niveau de cette commune de Djibidione, les habitants de 19 des 59 villages qui avaient été abandonnés ont manifesté leur désir de retour, selon le maire Lamine Kabirou Diémé. Un retour que les autorités étatiques doivent accompagner.
Selon le maire, dans le cadre de la politique de retour des déplacés, l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC) a décaissé 2 450 000 F CFA. Son nouveau DG, Iba Sané, a rassuré sur la disponibilité de l’ANRAC à aider les villageois de retour pour la reconstruction de leurs maisons et l’installation de certains de points d’eau potable et d’assainissement.
Pour la réalisation d’autres infrastructures sociales de base comme les écoles, Iba Sané informe de la nécessité d’une coordination avec les programmes de l’État. À ce sujet, les populations ont exprimé le besoin de la réouverture de l’école élémentaire pour permettre aux enfants d’étudier sur place.
Pour le DG de l’ANRAC, il faudra travailler sur un programme plus large, afin de permettre aux populations de retour de bénéficier d’un accompagnement de l’agence, pour leur éviter de tomber dans des activités illicites.
Le sous-préfet Sindian, Bernard Sarr, a précisé que ce retour des populations déplacées est encadré et préparé à travers des rencontres avec les autochtones et les autorités militaires.
Par ailleurs, les conditions d’un retour ont été notifiées aux populations. Il s’agit, entre autres, de la coupe abusive de bois, de la culture illicite de cannabis et autres activités qui peuvent entraver la sécurité des personnes et des biens. L’autorité administrative a saisi cette occasion pour demander aux populations déjà de retour de sensibiliser les sceptiques sur les conditions de retour et encourager les jeunes à retourner au bercail.