L’orpaillage, pratiqué depuis plusieurs siècles au Mali, est une activité majeure qui comporte également des risques importants. Le gouvernement tente timidement de limiter les effets néfastes sur la population et l’environnement.
Chaque année, le Mali enregistre un certain nombre de décès liés à l’exploitation minière artisanale d’or. En janvier, plus de 70 Maliens ont trouvé la mort dans l’effondrement d’une galerie dans le Sud-ouest du pays. Bien que cette région soit souvent le théâtre de tels incidents, celui-ci se démarque par le nombre important de victimes. Les activités d’orpaillages se propageant sur tout le pays ne sont pas toujours autorisées et réglementées. En utilisant des méthodes non appropriées tel que des produits chimiques, les Maliens prennent un risque pour leur santé allant jusqu’au décès en cas d’effondrement des galeries. Le Mali représentant le plus gros exportateur d’or au monde, le ministère a lancé des appels à la sécurité en déconseillant de creuser des tunnels non autorisés dans des périmètres interdits.
Une économie boostée
Compte tenu de la situation économique précaire du Mali, les populations concernées s’emploient activement à assurer la subsistance de leur économie via l’orpaillage. Dans la commune de Gouandiaka de la région de Sikasso au Sud du Mali, cette activité minière est devenue une coutume. Principale revenus pour les habitants, leurs conditions de vie ont pu être améliorés. A Kalako, les autorités ont régis l’activité pour la sécuriser et en retirer un revenu de 10 % par miniers. Ces revenus ont permis la construction de ponts, châteaux d’eau ou encore l’achat de matériels agricoles. Malgré cela, une part importante de l’extraction n’est pas déclarée, générant une part de revenus perdu pour les villages et un risque accru à plusieurs niveaux.
Un prix élevé
Afin de sécuriser le secteur, des organisations non gouvernementales tel que la Fondation pour le Développement du Sahel (FDS) et la coalition malienne s’efforce de consolider la traçabilité de l’orpaillage. Selon le plan d’action national pour l’extraction minière artisanale conformément à la convention de Minamata sur le Mercure, plusieurs mesures sont mises en place pour structurer de la recherche de site à la vente du minerai en toute sécurité. Cela passe notamment par des études géologiques, l’identification des puits, des financiers, des partenaires, des fournisseurs, etc. En l’absence de contrôle, l’utilisation de produits chimique bon marché non réglementé contribue à la pollution des eaux de la Falémé. L’eau devenu impropre à la consommation et l’utilisation pour les cultures a généré une catastrophe environnementale.
Pour limiter l’insécurité due à l’orpaillage, à Tourela, dans le cercle de Kati, région de Koulikoro, un tribunal est mis en place pour trancher sur les conflits entre miniers. Face aux enjeux environnementaux que rencontrent plusieurs régions du Mali en raison de l’utilisation de produits chimiques, il est important de souligner que la partie nord du pays est confrontée à des risques accrus pour la sécurité des personnes, tels que les effondrements de terrain ou les glissements de terrain dus aux fortes précipitations. Le secteur permet l’enrichissement de certaines communes, mais engendre la désolation dans d’autres.