Que s’est-il passé à Tinzawaten ces derniers jours ? Une question que se posent beaucoup de Bamakois en ce moment. Les combats ont été, en tout cas, d’une rare violence entre les forces armées maliennes et les rebelles du CSP-DPA.
Dans son dernier communiqué en date du 27 juillet dernier, l’État-major général des armées indique que la zone de Tinzawaten est, je cite, « sous surveillance et que cinq cibles terroristes ont été traitées avec succès par les vecteurs aériens FAMA ».
La population veut de la transparence
Avant de demander aux populations de se tenir à l’écart des zones de combat.
Fatoumata dit soutenir les actions des FAMA, mais estime toutefois que les autorités doivent donner des informations complètes sur la bataille de Tinzawaten.
« Les Maliens leur font confiance. Nous avons tous confiance en eux. Que cela soit en notre faveur ou pas, il est important qu’ils nous donnent les vraies informations sur le terrain. Cela peut amener quelque chose de négatif », estime-t-elle.
Rokia, elle, se veut plus perplexe : « Quand on se base sur les informations officielles, on ne peut pas se dire que c’est de la désinformation. On peut écarter cette hypothèse. Mais j’ai l’impression qu’on essaie d’atténuer les faits qui se sont passés, c’est là le problème. Mieux vaut montrer aux Maliens ce qui se passe réellement. »
Gagner la guerre de communication
De son côté, le CSP-DPAindique dans son communiqué de samedi dernier, avoir remporté la bataille de Tinzawaten en faisant des dizaines de morts et de blessés dans le camp des FAMa ainsi que de leur allié russe ou encore des engins blindés détruits et d’autres récupérés en bon état.
Pour Zana, au-delà des combats, la guerre de communication est l’autre bataille à gagner.
« Vous savez, avec les réseaux sociaux, le gouvernement ne peut pas vraiment contrôler ce qui se fait en réalité. Parce qu’il y a des canaux par lesquels les informations peuvent passer que les gens peuvent voir. Il y a des images qu’on voit, qui ressemblent à la vérité. Mais par rapport aux communiqués, on constate qu’il y a une contradiction », estime-t-elle.
« Ça fait mal, si on perd des batailles, mais cela ne veut pas dire qu’on ne perd pas du tout. À mon avis, la Dirpa, le service des informations de l’armée, doit changer sa façon de faire. Il y a des informations qu’on peut donner par mois, mais des informations qu’on doit aussi donner à chaud. Sinon, autrement, cela peut prêter à confusion. »
Malgré le calme qui règne depuis quelques heures, tout semble indiquer que les deux camps se préparent à ce que l’on pourrait qualifier de bataille finale de Tinzawaten.
Auteur: Mahamadou Kane