Le président kényan William Ruto a justifié jeudi son choix de s’être rendu la semaine dernière aux Etats-Unis en avion privé, indiquant que le vol avait coûté aux contribuables moins de 70.000 euros, après des critiques dans son pays en proie à une hausse du coût de la vie.
William Ruto a été reçu la semaine dernière par le président américain Joe Biden, marquant la première visite d’Etat aux Etats-Unis d’un dirigeant africain depuis 2008 et la première visite d’un dirigeant kényan depuis vingt ans.
Mais une controverse a éclaté sur le prix du voyage du chef de l’Etat au moment où les Kényans sont en proie à une hausse du coût de la vie et tentent de faire face à une série de nouvelles taxes introduites par son gouvernement.
Selon des médias locaux, le président a voyagé à bord d’un luxueux jet privé d’affaires, un Boeing 737-700, pour un montant de 200 millions de shillings kényans, soit 1,38 million d’euros.
William Ruto s’est moqué jeudi de la somme évoquée par les médias. « Je ne suis pas fou », a-t-il rétorqué. « Je suis un gestionnaire très responsable. Je ne dépenserais jamais 200 millions », a-t-il assuré.
Selon lui, le voyage « a coûté à la République du Kénya moins de 10 millions » (70.000 euros). Il a affirmé avoir demandé à ses services de réserver un vol régulier auprès de la compagnie Kenya Airways après avoir appris qu’un vol en jet privé coûterait environ 70 millions de shillings.
Mais des amis, dont il n’a pas dévoilé le nom, l’ont aidé à financer le vol en avion privé, a-t-il ajouté. « J’ai dit que je n’étais pas prêt à payer plus de 20 millions. Ils m’ont dit +mets 10 millions et on te donne l’avion+ ».
William Ruto, qui a pris ses fonctions en 2022 en promettant aux Kényans d’améliorer leur vie, avait précédemment assuré que le prix du vol en avion privé était inférieur à un vol sur Kenya Airways.
Après son élection, le gouvernement a imposé une série de mesures d’austérité et Ruto a souvent répété que les Kényans devaient « se serrer la ceinture » et vivre selon leurs moyens.