Le roman « l’autre côté du soleil », écrit par le sénateur Amadou Thiam, retrace la chute de Samba Faye, un jeune Sénégalais de 19 ans, parti à la conquête du rêve américain en 1976. Ce récit, qui s’étend sur près de 100.000 mots, dépeint la transformation radicale d’un jeune homme animé par l’ambition et l’espoir en un individu brisé, submergé par ses démons intérieurs.
L’histoire débute à l’automne 1976, lorsque Samba, fort de son expérience en tant que guide touristique bénévole au Sénégal, débarque à New York. Son parcours au pays natal, marqué par une hospitalité sans faille envers des célébrités comme James Brown et les Jackson Five, lui avait valu une place au sein du Bureau du tourisme du Sénégal.
Ce poste lui ouvre les portes d’une Amérique qu’il avait toujours idéalisée, un pays « qui a rempli son imagination », et où il envisage de « vivre parmi les Américains », porté par une multitude d’opportunités.
Cependant, ce rêve se heurte rapidement à la réalité. Sous le couvert de la liberté tant vantée aux États-Unis, Samba est entraîné dans un tourbillon de plaisirs éphémères et de frivolité. Son statut de diplomate, initialement perçu comme un tremplin vers la réussite, devient le catalyseur de sa déchéance.
Ce jeune homme, autrefois plein de dévouement et d’aspirations, se retrouve piégé dans une quête incessante de satisfaction immédiate. Plus il s’enfonce dans un univers fait de « femmes faciles, de clubs, d’appartements somptueux, de grandes réceptions », plus il perd le contrôle de sa vie.
La consommation de cocaïne marque un tournant décisif dans cette descente aux enfers. Samba Faye, qui avait tout pour réussir, voit son monde s’effondrer. La frontière entre le paradis promis par l’Amérique et l’enfer qui l’attend se révèle « mince », le plongeant dans une spirale de déchéance et de misère.
Le roman ne se contente pas de relater la chute de Samba, il explore également sa prise de conscience douloureuse. « La vie est définie par les relations », comprend-il finalement, réalisant que son salut réside dans les liens qu’il pourrait tisser avec autrui. À travers cette introspection, « L’autre côté du soleil » se révèle être une réflexion profonde sur la quête de soi, l’importance des relations humaines, et les pièges insidieux d’un rêve américain qui peut vite tourner au cauchemar.
Samba Faye se retrouve ainsi face à un choix ultime : « Mourir ou devenir quelqu’un d’autre ».