Koundja Ouya, plus connu sous le nom d’Idriss Mahamat Ouya, est entré dans l’histoire en tant que premier Tchadien d’origine aux JO dès 1960 au saut en hauteur. Retour sur le fabuleux destin de ce pionnier, parti trop tôt.
Milieu des années 1950, dans une école de Fort-Lamy, l’actuelle N’Djamena. Ce jour-là, le petit Koundja Ouya saute plus haut que les autres élèves, ce qui lui vaut d’être repéré.
Détecté localement, ses performances lui valent l’intérêt des Français présents sur place. Très vite, il bénéficie d’une bourse et part pour l’hexagone afin d’y poursuivre ses études.
Loin de ses parents et de son pays, le petit Sao concilie les études et sa passion, le saut à hauteur. Aligné aux championnats de France dans cette discipline, le géant tchadien améliore le record de France et le portant de 2,09 m à 2,10 m.
Une performance qui lui vaut d’être retenu par la France pour les Jeux Olympiques de Rome en 1960. Le Tchadien, alors âgé de 18 ans, se classe à la douzième place.
Deux semaines auparavant, le Tchad a obtenu son indépendance, le 11 août 1960. Ngarta Tombalbaye devient le premier président de la jeune République.
Après les JO, Koundja Ouya regagne Fort-Lamy. L’enfant du Guera (province située au centre du pays) abandonne son ancien prénom pour devenir Idriss Mahamat Ouya.
Quatre ans après les JO de Rome, le géant au teint sombre dépose ses valises à Tokyo (JAP), cette fois-ci pour défendre les couleurs de sa patrie.
Alors que le pays fête le quatrième anniversaire de l’indépendance, Idriss Mahamat Ouya, malgré la pression, finit à la neuvième place, améliorant sa performance romaine.
De retour à Fort-Lamy, le Sao devient une vedette du sport. Insatiable, Il établit son record personnel à 2,17 m. Il faudra plus de 20 ans pour qu’il soit égalé par Paul Ngadjadoum et Mathias Ngadjadoum, en 1993 et 1996.
Durant sa période faste, il remporte une médaille d’or aux Jeux de la Communauté de Tananarive(1960) puis une médaille d’argent aux Jeux de l’Amitié de 1963 à Dakar.
Devenu Ministre des sports sous le régime du président Ngarta Tombalbaye, le champion va trop vite s’éteindre, à l’âge de 40 ans, en 1987.
Pour immortaliser son champion, le Tchad a depuis baptisé le Stade de la Concorde, en plein cœur de la capitale, à son nom.
Nesta Yamgoto
Tchadinfos.com – Tchad
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