« Il (Sonko) est descendu à Colobane. Il a livré un message d’espoir. Mais, cela ne suffit pas. C’est un simple discours. La preuve : les déguerpissements se poursuivent. D’ailleurs, on n’a pas été invités à la Primature par la suite alors que notre association est présente à Colobane », accuse-t-il avant de marteler :
« On a compris que c’était politique. J’ai vu le député Abass Fall autour mais tous ces gens, qui applaudissaient à Colobane, ne sont pas des marchands ambulants. Ces derniers étaient dans le désarroi. Il ne peut pas dire que ce sont les marchands ambulants qu’il a reçus. C’était typiquement politique. »
Selon le journal, le directeur de cabinet de la ministre Yassine Fall, est intervenu pour calmer le jeu. « Le secteur informel, ce n’est pas seulement les marchands ambulants. Il y a à côté, les menuisiers, les mécaniciens, qui travaillent au même titre que les commerçants et autres artisans », réagit Serigne Dièye.
Me Essoukou Hyacintha Anicha, promotrice de salon, venue à son secours, de renchérir : « Le statut de l’entreprenant regroupe 5 grands secteurs, donc pas seulement les marchands ambulants. On a le secteur civil et professionnel, le secteur commercial – que seulement les gens connaissent – on a le secteur artisanal, agricole et, jusqu’à l’année dernière, on a ajouté le secteur culturel.»
Le Dircab expliquera par la suite que les nouvelles autorités ambitionnent, à travers ce salon, « de fournir aux entrepreneurs du secteur informel des outils nécessaires » pour participer activement au développement. « Les opportunités de ce salon, c’est d’abord faire de Dakar le hub de la politique de participation des entrepreneurs du Secteur informel au développement de l’Afrique, réinventer l’économie africaine en s’appuyant sur le secteur informel, créer un cadre de participation de partenariat régional grâce aux échanges transfronta-liers, doter nos institutions gouvernementales de leviers nécessaires pour développer l’économie endogène», développe-t-il.
Ce qui n’empêche pas Wade de revenir à la charge. «Il faut qu’on s’organise, ensemble, avec l’État pour trouver des pistes de solutions. Nous avons mis en place cette plateforme pour justement avoir un interlocuteur, car l’État ne peut pas parler à tout le monde; il faut d’abord centraliser les forces pour parler avec l’État, défendre les intérêts des travailleurs du secteur informel », suggère le coordonnateur.
Il urge toutefois d’agir, prévient-il : « La situation ne peut pas perdurer, et il faut y prendre garde car les jeunes ne peuvent pas rester sans travailler, si on ne leur propose rien. Il faut que les autorités fassent attention, c’est une bombe à retardement ! Les jeunes sont capables de s’organiser et de vraiment faire face à ce phénomène. Car n’oublions pas que c’est le Premier ministre, Ousmane Sonko, himself (lui-même) qui a appris à la jeunesse de résister pour défendre ses droits. »