Investing.com – Dans un récent podcast ainsi que dans une série de tweets, l’économiste Peter Schiff a réitéré son avertissement à propos d’une crise financière majeur imminente, soulignant que le courant dominant fait erreur en pensant que l’économie va bien, que l’inflation est maîtrisée, et qu’un atterrissage en douceur est en cours.
“Nous n’en sommes qu’aux premiers stades de cette crise financière” a en effet déclaré l’économiste, prévenant que “la situation va encore s’aggraver”.
Schiff a par ailleurs prédit que les investisseurs “seront tous aussi pris au dépourvu par cette crise financière qu’ils l’ont été par la crise financière de 2008”, jugeant que celle-ci se révèlera par comparaison “bien moins importante” que la crise qui se prépare actuellement.
L’économiste en effet déploré que les signes d’une crise sont selon lui évidents, mais que, comme en 2008, les médias et le monde économique parleront de “cygne noir” imprévisible, un “tas de conneries” selon lui.
Il a par ailleurs estimé que “le marché obligataire est le témoin de l’effondrement du système financier”, soulignant le retour des taux US à 10 ans et 30 ans au-dessus de 5%, et estimant qu’ils pourraient encore grimper jusqu’à 7-8%, voire plus.
Cependant, Schiff doute que l’économie soit capable de supporter un tel niveau de taux, soulignant qu’au-delà de quelques statistiques solides, car biaisées par leur méthodologie ou leur calcul, d’autres indices montrent que l’économie va mal
Par exemple, l’indice des indicateurs économiques avancés a chuté pour le 16e mois consécutif en septembre, avec une nouvelle baisse de 0,7 %.
Or, l’économiste a souligné qu’ “il faut remonter à 2007-2008, lors de la Grande Récession, la pire depuis la Grande Dépression des années 1930, pour trouver une série d’indicateurs économiques avancés négatifs plus longue que les 16 mois que nous avons actuellement”, ce qui selon lui “indique que l’économie est beaucoup plus faible que ce que les “experts” ne cessent de nous dire”.
Peter Schiff a aussi mis en garde contre le niveau record des dettes de cartes de crédit, soulignant que le consommateur américain se noie dans les dettes, prévenant que cela allait poser un problème aux actions du secteur financier, sans compter le fait que si les consommateurs ne peuvent plus emprunter, ils ne peuvent plus acheter.
Le secteur bancaire devrait aussi être source d’inquiétude, selon l’économiste, alors que les banques continuent de puiser dans le programme de sauvetage mis en place après l’effondrement de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank, et que l’inquiétude est vive en ce qui concerne l’impact d’un possible krach de l’immobilier commercial sur les banques.
Sur Twitter (NYSE:TWTR), l’économiste a abordé un autre sujet d’inquiétude, à savoir la dette massive des USA, jugeant qu’elle est “déjà insoutenable”.
“Même si les taux restent à 5 %, la dette atteindra 40 000 milliards de dollars d’ici à la fin de 2025, voire plus tôt. 5 % de cette somme représentent 2 000 milliards de dollars par an. Cela représente environ 45 % des recettes fiscales fédérales annuelles et 46 % de plus que les dépenses annuelles de la sécurité sociale” a en effet écrit Schiff.
THE #NATIONALDEBT IS ALREADY UNSUSTAINABLE. EVEN IF RATES JUST STAY AT 5%, BY THE END OF 2025, IF NOT SOONER, THE DEBT WILL RISE TO $40 TRILLION. 5% OF THAT IS $2 TRILLION PER YEAR. THAT’S ABOUT 45% OF ANNUAL FEDERAL TAX REVENUE AND 46% MORE THAN ANNUAL SOCIAL SECURITY SPENDING.
— PETER SCHIFF (@PETERSCHIFF) OCTOBER 22, 2023
Au final, Peter Schiff a jugé que “les choses continuent de mijoter sous la surface”, et que “ce n’est qu’une question de temps avant que la situation n’éclate.