Le ministre de l’Enseignement supérieur a beau été clair au sujet de l’interdiction du téléphone, même éteint, dans les centres d’examen, il n’en reste pas moins qu’il trouve des circonstances atténuantes aux candidats qui ont été exclus à Kaolack, par le Pr Amath Ndiaye, président du jury. Invité hier par Momar Diongue sur la 2Stv, Abdourahmane Diouf dit approuver la décision du président du jury, parce qu’il n’a fait qu’appliquer la loi. « En tant que ministre de tutelle, je n’ai rien à lui reprocher », soutient-il.
Le ministre révèle même qu’en plus des 64 exclus à Kaolack le premier jour, il y a eu 42 exclus le deuxième jour à Hampaté Ba à Dakar. Ce qui amène M. Diouf à penser qu’il y a « du je-m’en-foutisme » de la part des élèves qui ont amené leur téléphone le deuxième jour, après le tollé créé par les exclusions du jour précédent.
Malgré tout cela, Abdourahmane Diouf semble chercher une issue heureuse pour ces élèves ayant bradé l’interdiction. A côté du droit, dit-il, il y a la dimension humaine. « Un candidat au bac a étudié pendant 13 ans, l’Etat a investi de l’argent sur lui, sa famille a placé un espoir en lui. S’il est éliminé dans ces circonstances, je dis que je comprends cette douleur humaine ».
Ainsi, la solution du ministre consisterait à ‘’diluer’’ la rigueur de la loi par la dimension sociale du bac. En d’autres termes, il n’a pas écarté que ces élèves puissent passer la session d’octobre. Toutefois, le ministre se veut clair : ce n’est pas lui qui décide. Mais il a quand même un pouvoir non négligeable sur ce point.
En effet, traditionnellement, la commission de discipline se réunissait après les deux sessions, ce qui veut dire que tout candidat exclu perd d’office une année. Mais cette fois-ci, le ministre compte demander à la commission de discipline de se réunir plus tôt voire ‘’le plus rapidement possible’’ pour statuer sur le cas des incriminés.
« Maintenant, je suis très précis, je ne demande rien à cette commission, je ne donne aucune instruction, c’est à eux de décider, sur la base des dossiers, si la sanction doit être appliquée ou bien si les fautifs seront pardonnés au vu des circonstances ».
Le ministre dit ne pas vouloir indiquer la direction à la commission de discipline, n’empêche, il semble déjà plaider en faveur des élèves, espérant que la dimension pédagogique a été atteinte sur ce coup. « Ce sont mes collègues qui sont à la commission de discipline, ils savent ce que dit la loi, ce que dit l’opinion, mais aussi les réalités sénégalaises ».